Rennes: les gendarmes mettent au jour un système international de blanchiment

Les gendarmes rennais ont mis au jour un vaste système de blanchiment, établi dans plusieurs pays d'Europe et du Moyen-Orient et brassant des milliards d'euros, a-t-on appris lundi auprès de la gendarmerie, confirmant une information du quotidien Le Télégramme.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

En deux ans, l'enquête a permis de découvrir 120 millions d'euros de flux suspects, dont on soupçonne qu'ils ont été blanchis, autrement dit "des mouvements financiers non justifiés sur des comptes, dont on ne connaît pas l'origine et qui rebondissent vers d'autres comptes", indique la section de recherches (SR) de la gendarmerie de Rennes.

Confiée à un juge d'instruction de la Juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) rennaise, une information judiciaire pour association de malfaiteurs et escroquerie et blanchiment en bande organisée a été ouverte en avril 2015. Plusieurs interpellations ont été menées en France et à l'étranger, en septembre 2015, puis au printemps 2016, selon la gendarmerie. D'après le parquet de Rennes, six personnes ont été mises en examen dans le cadre de cette enquête.

Deux ans d'enquête

Les investigations débutent à Rennes à l'automne 2014, à partir d'une banale arnaque aux faux encarts publicitaires. Les gendarmes de la Section de Recherches remontent alors la piste jusqu'en Slovaquie et découvrent que 40 millions d'euros ont transité dans les caisses d'une entreprise locale, financée par 25 autres sociétés, toutes immatriculées en France.
Chantal Cutajar, présidente du collège européen des investigations financières et analyses financières criminelles

Une véritable industrie du blanchiment

Derrière ces sociétés, et des centaines d'autres, des gérants de paille. Ces prête-noms sont souvent recrutés dans la communauté des commanditaires et dans des quartiers populaires, a précisé la gendarmerie. Souvent rémunérés autour de 1 000 à 2 000 euros par mois, ces hommes de paille, dont la mission est d'ouvrir et de représenter les sociétés fictives, sont même préparés au pire: en cas d'arrestation, ils disposent d'un "kit garde à vue", fournissant "la liste des questions posées par les enquêteurs avec les réponses à donner en cas de garde à vue".

Escrocs, trafiquants de drogue, entrepreneurs... , les clients de ce réseau de blanchiment sont de toute espèce, expliquent les enquêteurs, selon lesquels "le blanchiment est une véritable industrie, avec une organisation pyramidale, comme dans le trafic de stupéfiants". D'après les gendarmes bretons, l'organisation prélevait une commission de l'ordre de 20% des sommes transitant via son réseau de blanchiment.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information