La cour d'assises d'Ille-et-Vilaine juge depuis mercredi et jusqu'au 29 novembre un maçon de 59 ans pour cinq viols et 13 agressions sexuelles commis sur 14 enfants, dont ses deux filles, des faits que l'accusé nie en bloc.
L'enquête démarre en 2015 après le témoignage d'un garçon de 12 ans. Le passé de Jean-Luc Mérienne refait alors surface : des plaintes d'enfants pour des agressions ou attouchements sexuels en 1997 et 2014 classées sans suite, une condamnation en 2007 à deux ans et demi de prison pour une agression sexuelle en 2005 sur une jeune mineure, que le maçon nie encore aujourd'hui.
L'enquêteur de la brigade des mineurs va rencontrer plusieurs autres enfants, des amis et amies des deux filles de l'accusé, mais aussi des enfants de proches du couple Mérienne.
En ressortent des témoignages de scènes d'attouchements, d'agressions sexuelles, de viols... Le tout sur des enfants âgés de 6 à 15 ans, dont certains parents avaient une "confiance illimitée" en Jean-Luc Mérienne, confie l'enquêteur.
Quant aux deux filles de l'accusé, leur témoignage lors de l'enquête révèlera une série d'agressions sexuelles et de viols pendant plusieurs années. Ce que nie l'accusé.
"Ce qui fait que je suis toujours là c'est ma femme"
Le parcours de Jean-Luc Mérienne, chemise bleu clair et cheveux blancs, à la stature robuste, a été retracé mercredi matin au premier jour du procès, notamment sa scolarité
en pensionnat chez les soeurs, ses difficultés scolaires.
L'homme a longuement évoqué sa passion pour les courses de voiture, le bricolage mais aussi son amour pour son épouse qui lui rend visite trois fois par semaine en prison. "Ce qui fait que je suis toujours là c'est ma femme", lâche-t-il entre deux sanglots.
#Assises #Rennes Le policier de la brigade des mineurs relate les dépositions des jeunes parties civiles sur le présumé pédocriminel. Viols, agressions sexuelles, chantage entre deux soeurs, deux frères #justice@france3Bretagne pic.twitter.com/HK43Oa9BVo
— Myriam Thiébaut (@mymthiebaut) November 13, 2019
Le suicide, "j''y pense tous les jours de toutes façons. Des fois je me demande si ce ne serait pas mieux pour tout le monde", affirme-t-il à la barre. Un portrait de "grand gosse" comme le décrit elle-même son épouse à l'enquêtrice de personnalité qui relève "l'immaturité certaine" de M. Mérienne.
Pour l'épouse de l'accusé, "tout ce que disent les enfants a été monté par leurs parents", relate l'enquêteur. Et Jean-Luc Mérienne "a toujours nié avoir commis quoi que ce soit".
"Il conteste tout depuis le début", assure l'avocat de la défense Me Bertrand Maillard qui demandera l'acquittement de son client. Pour Me Vincent Berthault, l'un des avocats des parties civiles, l'objectif pour les victimes est de "tourner la page" avec ce procès mais aussi "que le masque tombe" pour en finir avec le déni complet de l'accusé.