Le député LREM Mustapha Laabid, condamné à trois ans d'inéligibilité pour abus de confiance, a démissionné de son mandat. Il l'a annoncé ce lundi midi sur son compte Facebook.
C’est la fin d’un long feuilleton politico-judiciaire. Mustapha Laabid, député LREM rennais, vient d’annoncer ce lundi 6 septembre 2021, sur sa page Facebook qu’il démissionnait de son mandat parlementaire après avoir été condamné par la justice, il y a 10 mois.
Le député de la 1ère circonscription d'Ille-et-Vilaine, âgé de 52 ans, avait été condamné en novembre 2020 par la cour d'appel de Rennes à huit mois de prison avec sursis, 10.000 euros d'amende et trois ans d'inéligibilité.
"Que les élus doivent être exemplaires pendant l’exercice de leur mandat, nul n’en doute !", écrit le député sur sa page Facebook, mais il regrette "un traitement expéditif et hors norme."
Il dénonce la méthode ( une dénonciation anonyme à l'origine d'une enquête, selon le député démissionnaire ) et le sort réservé aux élus.
Il y a eu l’affaire Laabid, parce que Mustapha Laabid est devenu député. Resté simple responsable associatif, le contrôle fait par les financeurs publics, aurait abouti à des réécritures comptables et à une remise au clair des comptes de l’association que je présidais. Ou, au pire, il y aurait eu un rappel à la loi, une infraction constatée, réparée et faisant l’objet d’une 'remontrance' judiciaire.
Le député avait été mis en cause après son élection en juin 2017 à la suite d'un signalement de Tracfin.
Président de l'association rennaise Intermède, qui oeuvrait pour l'insertion des jeunes sur le marché de l'emploi, cet ancien chef d'entreprise, père de cinq enfants, avait été reconnu coupable d'avoir utilisé 21.545 euros de fonds de l'association à des fins personnelles. Il était reproché à M. Laabid d'avoir utilisé la carte bancaire de l'association pour régler des fast-food, des achats en grandes surfaces, des hôtels à Paris -alors qu'il venait d'être élu à l'Assemblée nationale- et Marrakech pour des vacances avec sa famille. Ses frais de téléphonie étaient aussi réglés par l'association. Financée uniquement par des subventions publiques, l'association a depuis été dissoute.