Léna est étudiante en Master de littérature à Rennes 2. Elle a fait le choix de rester dans sa chambre de cité U à Villejean pour ce second confinement. Comment vivre, étudier, se distraire dans 9m² ? C'est ce qu'elle a confié à Colombine Denis et Maxime Jaglin, qui ont rencontré la jeune fille.
Léna nous fait pénétrer dans son domaine. Les neuf mètres carrés de sa chambre de cité universitaire sur le campus de Villejean à Rennes. Son lit, fait office de canapé dans la journée, c'est l'espace repos et de détente explique t-elle. Avec juste en face, le bureau, où trône l'ordinateur portable de la jeune fille, c'est l'espace de travail, avec les étagères pour les livres. Et à portée de main, comme à peu près tout dans la pièce, la bouilloire. Elément essentiel pour elle, parce que le réconfort de la tasse de thé, permet de rythmer les longues journées.
Des rythmes réguliers au cours de la journée affichés sur le mur
L'année dernière, la jeune fille était étudiante au Japon, alors pour tenir ce premier confinement en chambre universitaire, elle s'est fixée une discipline et un emploi du temps très précis, dont les grandes lignes sont affichées sur le mur, toujours à portée de vue… "J'ai toujours de petits objectifs journaliers, des choses à faire au cours de la journée, pour garder un rythme." Un démarrage en douceur de 8h à 10h avec le petit déjeuner, et "un peu de ménage pour maintenir la chambre propre, en temps de confinement c'est quand même plus agréable" précice Léna.
Un travail à distance plutôt efficace
La jeune fille travaille de 10h à midi, avec les cours, puis de 14h à 17h pour son mémoire et les différents travaux à rendre. Ensuite de 20h à 23h, elle se consacre à une plage d'écriture, "C'est plus efficace, ça me permet de rentabiliser mon temps de travail en conservant un rythme de vie relativement stable" explique l'étudiante. "Après le confinement, ça dépendra aussi de l'emploi du temps et des cours mais c'est peut être un rythme de vie que je continuerai à avoir, poursuit-elle, parce que c'est plus rassurant. On voit l'avancement en temps réel et à 17h à la fin de ma 2e plage de travail, je peux me dire c'est bon aujourd'hui, j'ai bien travaillé !"
Des connexions parfois aléatoires
Depuis 10 jours, pour cause de reconfinement, c'est donc dans sa chambre que Léna poursuit sa deuxième année de master en littérature à Rennes 2, avec des cours en ligne et une connexion, qui peut parfois être un peu aléatoire "il y a des cours qui vont très bien se passer, on n'aura pas du tout de souci pour se connecter et pour d'autres au contraire, c'est plus compliqué. Rien que pour accéder à la salle virtuelle, ça peut prendre un certain temps, si on y arrive, parce qu'on n'y arrive pas toujours malheureusement !"
Une pause le midi, bouffée d'air de la journée
Petite bouffée d'air de la mi-journée, la jeune fille fait une pause, le midi pour aller chercher ses repas au service à emporter du restaurant universitaire, resté ouvert pendant ce confinement. Un vrai soulagement pour l'étudiante boursière.
Un suivi régulier des enseignants
Une solitude qui n'est heureusement pas totale pour Léna, qui reste en contact avec ses professeurs. Charline Pluvinet, sa directrice de mémoire prend des nouvelles très régulièrement :"On essaye avec mes collègues d'avoir des rendez-vous réguliers, pour prendre la mesure des conditions de travail des étudiants, leur santé psychologique, parce qu'on sait que ça n'est pas forcément facile pour eux et que ça peut engager beaucoup de stress pour les soutenances de master en particulier" explique l'enseignante. "Pour l'instant, je n'ai pas de retours inquiétants, ce qui était un peu différent lors du premier confinement, qui était sans doute beaucoup plus strict aussi. Des étudiants avaient arrêté de répondre pendant un certain temps aux messages. On était plus coupé. Mais là pour l'instant ça s'organise bien. Et le fait que la bibliothèque reste ouverte ça permet de faciliter beaucoup l'organisation du travail" ajoute -t-elle.
L'éloignement de la famille est difficile à vivre
La fac à distance s'organise tant bien que mal, mais le plus dur pour Léna, c'est d'être coupée de la vie de famille : "Rentrer le week-end et pouvoir voir mon petit frère et mes parents, ça faisait quand même un bol d'air frais dans la semaine. Et après un an passé au Japon j'étais quand même très heureuse de pouvoir les revoir le week-end. Et je ressens plus le manque étrangement pendant ce confinement en France, que je ne pouvais le ressentir à l'autre bout du monde" confie la jeune fille. Ce confinement, une véritable épreuve d'endurance pour les étudiants. Léna, avec une année à l'étranger, y était un peu préparée. Mais elle, comme tous, espère que cette situation ne s'éternise pas...