Rennes: les sans-logis sommés de quitter l'immeuble pour cause de création d'un centre d’hébergement d'urgence

La centaine de personnes sans logis qui occupe un immeuble d'Archipel Habitat est priée de quitter les lieux. Le délai de la mise à disposition du bâtiment est échu et le bailleur social dit devoir lancer les travaux pour y ouvrir ... un centre d'hébergement d'urgence.

Mardi 2 avril un huissier de justice est passé à deux reprises dans l'immeuble situé rue d'Estrémadure pour demander aux occupants de quitter les lieux.
Ces visites font suite à la demande d'expulsion déposée devant le Tribunal d'Instance de Rennes par le propriétaire des lieux Archipel habitat. La plupart des personnes qui dorment rue d'Estrémaudre depuis le 17 octobre sont réfugiées ou demandeuses d'asile. Ils seraient 95 à occuper les lieux.
  

"Nous ne pouvons nous substituer à l'État"

Cécile Bélard du Plantys, directrice de l'organisme HLM s'explique : " L'immeuble était jusque là occupé par les pompiers et leurs familles. Nous devions le récupérer fin novembre pour en faire un centre d'hébergement d'Urgence. Nous pensions que le délai de cinq mois permettrait de trouver des solutions. Nous regrettons que ce ne soit pas le cas pour tout le monde mais désormais notre responsabilité en tant que bailleur social est que les travaux soient réalisés pour ne pas pénaliser nos locataires qui sont ceux qui paient toutes les charges". Et d'ajouter "nous ne pouvons nous substituer à l'Etat pour le logement de ces personnes et nous devons aussi garantir l'égalité de traitement dans l'occupation des logements". La loi prévoit en effet que c'est à l'Etat de loger les personnes réfugiées ou demandeuses d'Asile...
 

Une centaine de personnes menacée d'expulsion

Malgré différentes réunions entre le collectif de soutien, Archipel Habitat, la mairie et l'Etat il n'y a pas eu de solution d'hébergement pour tout le monde. Sept familles ont bien été relogées à Maurepas par la mairie mais il reste environ 95 personnes sans solution.

"Quatre familles dont une famille Tchétchène avec 5 enfants et une maman mère prête à accoucher sont encore dans l'immeuble ainsi que deux personnes souffrant de handicaps. Au total c'est près d'une centaine de personnes qui va se retrouver à la rue si l'expulsion a lieu" explique Nicolas du collectif Groupe Logement du 14 Octobre. 
 
La procédure est désormais enclenchée mais l'expulsion pourrait prendre plusieurs semaines.

Le  Groupe logement du 14 octobre appelle à une mobilisation citoyenne pour s'opposer à ces expulsions et soutenir les habitants qui sont convoqués devant le tribunal lundi 8 avril.

 
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