Avec un couvre-feu fixé à 20 h, ce réveillon 2020 était inédit. Pas d’effervescence ni de grands rassemblements aux douze coups de minuit. La fête était au rendez-vous mais beaucoup plus discrète qu’à l’habitude. Moins partagée…

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A Rennes, près de la place de la mairie, un homme presse le pas, essoufflé : « il est déjà plus de 20 h ! On se dépêche de rentrer. On a fêté le nouvel an en avance, avec notre famille. Et là, on rentre directement chez nous ».

Une centaine de mètres plus loin, rue le Bastard, un autre porte un gros sac à dos. A bout de bras, il porte aussi deux sacs de courses, bien lourds.

Il marche vers son réveillon, le regard un peu anxieux : « ce sont mes affaires pour dormir et de quoi manger pour ce soir ».

Pas question d’arriver trop tard. Cette année, le réveillon commence à 20 h. Les rues se vident en quelques minutes.

Place de la mairie, la police municipale occupe le terrain. C’est le couvre-feu.


Un réveillon étouffé, en sourdine


C’est une drôle d’ambiance dans le centre-ville. La balade nocturne est humide et glaciale. Silencieuse.

Quelques silhouettes se dessinent aux fenêtres, au hasard des rues :

« Ce soir, on a choisi de rester à quatre pour respecter ce que le gouvernement demande », témoigne un homme accoudé à sa fenêtre.

« Mais on aurait plutôt aimé se retrouver avec plein d’amis et fêter les choses dignement. On s’amuse bien quand même, on est entre nous, ça reste sympathique, convivial ».


Il est minuit. D’autres fenêtres s’ouvrent, un peu de musique envahit la rue. C’est le décompte : « 5, 4, 3, 2, 1… bonne année ! ». Des cris résonnent enfin. On s’interpelle d’un immeuble à l’autre. On se souhaite tout le bonheur du monde.


Des cris mais pas d'étreintes


On s’époumone, à défaut de pourvoir s’étreindre, s’embrasser. La rencontre de l’inconnu(e), ce ne sera pas pour cette année…

Les fenêtres se referment, il est minuit passé… Un petit attroupement se crée en bas d’un immeuble. Quelques amis qui grillent une cigarette.

« C’est vide, ça fait tout bizarre d’être dans la rue », remarque l’un. « Si on pouvait faire différemment l’année prochaine, ce serait bien quand même », renchérit l’autre.

La pause est finie. Il faut rentrer chez soi, chacun remonte dans son appartement, dans sa fête.Un bruit de planches à roulettes résonne. Ce sont trois skateurs qui se déconfinent, besoin de respirer : « on en a marre d’être enfermés chez nous et il fallait bien marquer le coup, c’est le 31 ! En plus y’a personne. La ville, elle est vide. Il fallait qu’on fasse quelque chose », nous explique l’un deux.

 

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