Le futur quartier Via silva, qui sera construit à l'est de Rennes, ne fait pas l'unanimité : ce 26 juin, le collectif 650 ha organise une occupation des lieux du chantier titanesque, près du futur terminus de la ligne B du métro. Ils dénoncent la politique urbaine de l'agglomération, qui chercherait à construire de nouveaux logements "artificiels et en béton" au détriment de l'environnement.
Accompagnant l'inauguration de la deuxième ligne de métro en septembre, un nouveau quartier devrait sortir de terre à l'est de Rennes. "Via silva" - c'est son nom et celui du futur terminus de cette ligne B - sera édifié dans la seule zone encore non urbanisée à l'intérieur de la rocade, au nord de Cesson-Sévigné.
C'est cette urbanisation que critique le collectif 650 hectares, qui organise une occupation de la zone ce dimanche 26 juin. Ces habitants de l'agglomération rennaise qualifient ce quartier Via silva d'"écocide" qui se trouve être "une rupture grise dans la ceinture verte, qui vise à agglomérer Rennes, Cesson-Sévigné et Thorigné-Fouillard".
Une réunion d'information
Ils dénoncent la politique d'urbanisme de l'Agglomération, qui mènerait une marche vers la bétonisation sans concertation et sans prendre en compte ni les alternatives, ni les logements vacants déjà existants dans la zone.
"On aimerait que l'agglo prenne en compte les alternatives qui existent déjà. Ce n'est pas forcément au plus près des villes-métropoles qu'il faut continuer à construire et densifier, surtout quand c'est sur des terres cultivables, explique Camille Dupont, membre du collectif 650 hectares. Et non, ce n'est pas trop tard car beaucoup de bâtiments attendent d'être construits. Il y a tout un quartier qui s'appelle les Pierrins-est, où la construction n'a pas débuté, ils n'ont pas encore toutes les autorisations environnementales pour construire."
Pour la création de 6 000 logements, l'agglo construirait selon le collectif des bâtiments "malfaçonnés et jetables dans 40 ans" et détruirait les habitats de la faune qui y réside, entraînant son extinction. 650 hectares regrette que la construction en terre crue, tradition locale, ne soit que trop peu utilisée pour Via silva (seul 1% des logements).
C'est intéressant car on voit encore la structure du bâtiment, son intérieur, car les façades n'ont pas été faites. Comme vous voyez, on est sur du parpaing, un mode constructif qu'on combat. Car tout ce béton va nous faire une grosse pollution carbone et des bâtiments qu'on ne va pas garder très longtemps, 30 à 50 ans environ
Fred Bouron, membre de 650 hectares
À partir de 10 heures, à l'arrêt de bus Gaudais (voir carte si dessus), le collectif invite les Bretilliens à venir se renseigner sur ce grand projet d'urbanisme qu'ils décrient. Tout au long de cette réunion d'information, les curieux sont invités à prendre part à une construction en terre crue et à se retrouver autour d'un repas à prix libre.
Un autre rassemblement est prévu ce lundi 27 mai contre un autre projet d'urbanisme suscitant l'émoi : les opposants au projet d'extension du Stade rennais, qui devrait être soumis au vote au conseil municipal de Rennes ce jour, se retrouveront à 17 heures devant l'hôtel de ville pour protester contre la construction de terrains d'entraînement sur les terres fertiles de la Prévalaye.