À Rennes, une plante aquatique envahit la Vilaine et inquiète les kayakistes

L'Égérie dense, c'est le nom d'une plante invasive qui inquiète les kayakistes mais aussi les scientifiques. Elle gêne la pratique nautique et asphyxie la faune aquatique. Une plante initialement originaire d'Amérique du Sud qui se plaît dans les eaux de la Vilaine.
 

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Initialement originaire de zones subtropicales d'Amérique du Sud (Brésil, Argentine, Uruguay), l'Égérie dense (Egeria densa) est devenue une plante invasive en s'installant dans des étendues d'eau ou rivières tempérées en Amérique du Nord, au Canada... et aussi en Europe. Cette plante aquatique vivace (ce n'est pas une algue) envahie la moitié Ouest de la France du Sud au Nord comme d'autres Élodées. Elle commence à se répandre en Bretagne.
 

Un piège pour les kayakistes

Sur la Vilaine les kayakistes ne sont pas seulement freinés par ces plantes aquatiques. S’ils ralentissent ils chutent plus facilement à l’eau. Impossible alors d’envisager un esquimautage dans cet embarras végétal. Mais pour s’extraire les jambes du kayak quand le corps et les bras baignent dans cette salade c’est compliqué… et il faut pourtant rejoindre le rivage. Pire ennui pour ceux qui pratiquent l’aviron : les pelles entrainent ces spaghettis qui désorganisent le beau mouvement synchronisé des athlètes…

Reportage de France 3 Rennes : rédacteur: Baptiste Galmiche, JRI: Bruno Van Wassenhove, monteur: Didier Lefebvre


Une plante d'aquarium

Avec les voyages, échanges et transports de plus en plus fréquents d'un bout à l'autre de la planète, les humains importent volontairement ou non des plantes invasives et des animaux. Élodées du Brésil ou Élodées denses sont connues des aquariophiles. Ils en font des boutures facilement pour créer des décors autour des poissons qui y trouvent refuge.

Cette plante aquatique vivace aime avoir de fortes lumières et des conditions optimales de température pour se reproduire par pollinisation. Mais elle se reproduit aussi d'elle-même par bouturage dans nos rivières : lorsque des morceaux se détachent, ils reprennent racines plus loin dans la vase. L'une des conséquences est de considérablemenet gêner la pratique de la pêche (un des moteurs du tourisme).
 

Un casse-tête pour les gestionnaires de l'environnement

Plusieurs région de France sont déjà touchées comme le  Loiret où on été faites des études scientifiques pour observer le comportement de la plante et tenter de la maîtriser. À l'avenir, le réchauffement climatique pourrait accélérer le phénomène.

L'Association syndicale de la rivière du Loiret a mis au point des outils pour tenter de l'éradiquer... en vain. Elle a cependant mis en place une stratégie de gestion de cette invasion pour sauvegarder l'écologie de la rivière. 

En Bretagne les acteurs de la gestion du milieux aquatique étudient la gestion de l'envasement, la reproduction des poissons et la façon de faire face à cette plante invasive aquatique.


Entrave à la navigation

La plante peut atteindre des longueurs de plusieurs mètres (en Europe 3 ou 4 mètres) et occuper jusqu’à 75% de la surface d’un cours d’eau.

D’abord elle va nuire aux espèces indigènes en occupant leur niche écologique : eau claire, courant faible, température assez chaude (l’été) et forte lumière pour stimuler la photosynthèse et la croissance. La faune, les insectes, crustacés et poissons vont perdre leurs territoires habituels.

La plante freine aussi les sédiments et entraine un envasement des cours d’eau. Les installations hydrauliques, les vannes, les écluses sont ralenties dans leurs manœuvres et parfois même bouchées.

Enfin, sur la Garonne, sur les canaux du Sud-Ouest entre la Gironde et Toulouse et vers le canal du Midi, c’est la navigation touristique qui est entravée. Les navigateurs amateurs voient leurs hélices s’enrouler dans ces tiges de 3 ou 4 mètres et les moteurs surchauffent et tombent en panne.
 
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