Elles envahissent et colonisent nos régions, les espèces invasives sont devenues un réel fléau. Introduites par l'homme dans un écosystème qui n'était pas le leur, ces espèces se sont si bien adaptées, qu'elles sont devenues une menace pour la biodiversité de la zone.
Elles modifient notre environnement, viennent détruire les cultures agricoles, transmettre des maladies et peuvent même parfois devenir une menace pour des espèces protégées. Ragondins, écrevisses de Louisiane, frelons asiatiques, notre paysage breton a changé depuis que ces petites bêtes sont arrivées. On les appelle espèces invasives, des animaux importés en France et qui n'ont pas de prédateurs. Des animaux, qui peuvent devenir le cauchemar de certains territoires et qui ont des conséquence désastreuses pour les éco-systèmes. On estime que près de deux cents de ces espèces ont ainsi conquis la Bretagne au cours des quatre derniers siècles.
Qu’est-ce qu’une espèce invasive ?
Ces espèces sont-elles exotiques, nuisibles, envahissantes ou sauvages ? Comment bien définir une espèce invasive ? Plusieurs critères permettent de déterminer si une espèce est invasive ou non.- une espèce, venue d’un autre pays ou d'un autre continent
- volontairement ou involontairement ramenée par l’homme et qui a trouvé refuge dans notre éco-système
- qui ne cesse de croître de manière exponentielle, n'ayant pas ou peu de prédateurs.
- avec une grande capacité d'adaptation, de reproduction et de résistance.
Les espèces invasives en Bretagne
Chez nous, l’espèce la plus problématique, est le ragondin. Avec deux ragondins au départ, on peut se retrouver au bout de deux ans avec 90 animaux ! Ils se reproduisent en effet très vite avec une maturité sexuelle précoce. Et ces petites bestioles ne font pas que se reproduire, vu leur nombre, elles provoquent aussi de gros dégâts le long de nos cours d'eau, où elles détériorent les berges en particulier. La fédération de chasse verse selon les secteurs, entre 3 et 7 euros pour une queue de ragondin.Introduit en France au début du XXème siècle, le ragondin était élevé pour sa fourrure. Quand l'industrie s'est effondrée, ces animaux ont été relâchés dans la nature et depuis ils ne cessent de se multiplier. Face à cette situation, les collectivités s'organisent pour distribuer des pièges. Si il y a 15 ans, 1000 ragondins étaient capturés en une année dans le Finistère, aujourd'hui le chiffre s'élève à 10 000, selon la direction départementale des territoires et de la mer, qui coordonne les piégeages dans nos départements.
On pourrait évoquer encore les chenilles processionnaires, les corbicules dans le Blavet ou les frelon asiatiques.
Des campagnes de sensibilisation, pour lutter contre ces espèces
Plusieurs organismes luttent contre ces espèces invasives :La DDTM, direction des Territoires et de la Mer, comprend une tranche « faune ». La FDGDEON, Fédération Départementale des Groupements de Défense contre les Organismes Nuisibles, les Fédérations de pêche ainsi que les Fédérations départementales de chasse
Le ministère de l’environnement a mis en place une commission spécialisée dans « les espèces exotiques envahissantes ». D'ici la fin de l'été, il devrait proposer de nouvelles stratégies afin de préserver l'équilibre de notre biodiversité.