Rennes : une vidéo violente postée par un syndicat policier, reflet des tensions entre les trafiquants de drogue

Sur fond de débat sur les violences policières, un syndicat policier a posté la vidéo d'une agression à Rennes : un homme est passé à tabac par une bande rivale, impliquée dans le trafic de drogue. La vidéo pose la question de l'augmentation des réglements de compte en période de confinement. 

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La vidéo a été vue plus de 300 000 fois en 24 heures. La scène, capturée par les caméras de vidéosurveillance de la ville de Rennes, montre un scootériste violemment agressé par une bande d'individus vêtus de noir, capuche sur la tête. Frappée à coups de pied, de poing et de casque de moto pendant plus de deux minutes, la victime est quasiment laissée pour morte sur la route. 

Mise en ligne par le syndicat de police Synergie Officiers, elle vise à répondre à la polémique sur les violences policières, suite à l'accident impliquant un motard en fuite et des policiers à Villeneuve-la-Garenne, samedi 18 avril.

"Pour ceux qui victimisent les émeutiers de Villeneuve-la-Garenne : voilà la réalité des quartiers quand l'ordre de la racaille, prétendument opprimée par les policiers, se substitue à l'ordre républicain ! L'arbitraire, la sauvagerie et la terreur" écrit le syndicat en référence aux émeutes qui ont suivi cet accident. 
 
Mais cette vidéo témoigne surtout des fortes tensions entre bandes rivales impliquées dans le trafic de drogue à Rennes. Une enquête est en cours après que la victime a été auditionnée, sans porter plainte. L'hypothèse privilégiée est celle d'un règlement de compte sur fond de trafic de stupéfiants, selon le procureur de la République de Rennes.

Cette violente attaque filmée le 10 avril dans le quartier de Villejean, a été suivie d'une série de coups de feu tout d'abord le 11 avril dans le quartier du Blosne, puis à nouveau dans la nuit du 17 au 18 avril, sur les lieux de l'agression. 


Une augmentation des tensions, due au confinement ?


Ces tensions surviennent en plein confinement, période qui a sans aucun doute, compliqué l'organisation des trafiquants.

"Leur activité a vraisemblablement diminué puisqu'il y a beaucoup moins de procédures judiciaires en matière de trafic de drogue actuellement. Sur le mois de mars, on enregistre une baisse de 30% avec seulement deux semaines de confinement", rapporte François Angelini, directeur départemental de la sécurité publique. 

"Les clients sont confinés chez eux donc il n'y a plus ou peu de ventes dans la rue et surtout, la fermeture des frontières a fortement pertubé l'acheminement de la drogue, depuis le Maroc, l'Espagne, Cayenne et les Pays-Bas" appuie de son côté le procureur Philippe Astruc. 

Mais la raréfaction des produits n'a pas entraîné d'accroissement des tensions. "Il y a toujours eu des rivalités entre groupes criminels pour acquérir plus de territoires. Même si cette série d'événements est particulièrement violente, il n'y a pas de lien acquis avec le confinement" confirme Philippe Astruc. 
 

"Le confinement n'a pas confiné le crime"


Si les trafics sont amoindris, les forces de l'ordre ne relâchent pas la vigilance car "les trafiquants trouveront une façon détournée pour continuer les activités" souligne avec évidence François Angelini.

"Le confinement n'a pas confiné le crime" tonne le procureur de la République, rappelant que les agresseurs sur la vidéo sont activement recherchés. Les interpellations continuent donc ; ce mercredi 22 avril, les forces de l'ordre ont d'ailleurs interpellé huit personnes, soupçonnées d'appartenir à une organisation de trafic de drogue sur Rennes. 

Quant à la publication de la vidéo par le syndicat policier, une enquête administrative est en cours, indique le procureur. 
 
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