Rosy, le film de Marine Barnérias est un ovni solaire dans le paysage cinématographique. L'histoire d'une cohabitation avec la maladie, une sclérose en plaque. Avec sa SEP, la vie de Marine bascule. La jeune étudiante décide de partir à la découverte d'elle même, de laisser échapper sa rage et de se trouver. Ce film documentaire est l'histoire d'une quête autant personnelle que universelle qui met des paillettes dans le cœur.
"Quand je pars pour ce voyage, je suis en mode survie, j'ai peur". Lorsque Marine Barnérias se pose pour revenir sur ce voyage, colonne vertébrale de son film documentaire, son sourire détonne avec la gravité du propos.
A 21 ans, trois lettres viennent bouleverser sa vie : SEP. La sclérose en plaque est une maladie qui touche le système nerveux du cerveau et de la moëlle épinière, une maladie dont il n'existe pas de traitement curatif.
Sa tête et son corps affaiblis ? Cela, Marine Barnérias le refuse.
La colère, la rage comme réponse à l'avenir que lui présente le corps médical sont autant de moteurs qui poussent la jeune bretonne à trouver un nouvel équilibre. La décision est prise, cela passera par un nouveau départ, autant pour son corps que pour son esprit.
Un voyage en solitaire comme une métaphore
Rosy est un film documentaire sur un voyage de 9 mois. Une traversée de trois pays, la Nouvelle-Zélande, la Birmanie et la Mongolie pour renverser le système que la SEP semble lui imposer.
Marine Barnérias refuse de vivre dans la peur, le stress ou la paranoïa. Avec son sac sur le dos, elle qui est tout "sauf une aventurière" se rend à l'autre bout du monde pour enfin réussir à évacuer ses peurs, elle a qui les médecins prédisent une vie probable en fauteuil.
Se faire confiance, gravir des volcans, aller à la rencontre des inconnus, le but de son voyage est de canaliser ses pensées et de redécouvrir son corps.
Sous l'œil de son iphone utilisé comme journal intime, les doutes finissent par laisser place à la confiance. Ne pas lutter contre ses sensations mais les accepter.
Quand j'étais enfin bien, les gens aussi s'arrêtaient pour moi.
Marine Barnérias
Sa SEP une fois acceptée, Marine la rebaptise Rosy. Ensemble tout est possible. Son corps devient sa boussole, son esprit est apaisé.
Un film sur la cohabitation avec la maladie
Les longues marches au travers des paysages somptueux de la Nouvelle-Zélande comme solution pour retrouver son corps. Le séjour en Birmanie permet à Marine Barnérias de découvrir la médiation comme moyen de rééquilibrer son esprit. Les steppes de Mongolie, dernier étape de son voyage seront le point de départ d'une nouvelle vie libre et sans limite.
Avec Rosy, Marine Barnérias offre un film sur la cohabitation avec la maladie, pas un message de guérison. Un "documentaire témoignage" saisissant qui pousse à dépasser ses peurs. Ce film sur son histoire, raconté à la première personne, impose sa marque et véhicule l'émotion tout autant que peut le faire une fiction.
Durant le montage du film, j'étais obsessionnelle, je voulais être proche de mes failles.
Marine Barnérias
Ce premier film percutant est portée par une musique composée spécialement par -M - Marine a pu rencontrer l'artiste qui a tout de suite accepté de faire la musique de son film. "Matthieu Chedid lors d'un voyage au Mont-Saint-Michel a trouvé ce petit sifflement qui allait devenir le thème du film" confie Marine Barnérias.
Une musique au service d'un montage à l'efficacité implacable. Transformer 29 heures d'images iphone en émotion brute est la réussite de Anne-Sophie Bion a qu'il l'on doit également le montage de "The Artist".
Rosy à découvrir en Bretagne avant sa sortie nationale
Marine Barnérias originaire de Ploumanac'h en Bretagne accompagne la sortie de son film. Des séances sont déjà prévues à Rennes le 30 novembre pour une projection à l'Arvor, au Cinéville de Lorient le 1er décembre et à Brest au multiplexe le Liberté le 2 décembre. Marine accompagnera également son film le 3 décembre aux Baladins de Perros-Guirec, le 5 décembre au Vauban à Saint-Malo et au cinéma l'Emeraude de Dinard le 6 décembre.
Des séances à 20 h qui s'accompagneront ensuite d'une rencontre avec Marine Barnérias.