Un père de famille de Parcé (Ille-et-Vilaine) a été condamné par le tribunal correctionnel de Rennes le 2 mars pour avoir tiré en l'air à la carabine. Il avait appris que sa femme le trompait.
Romain, 33 ans et "directeur de magasin" à l'époque des faits, avait en fait appris que sa compagne l'avait trompé. Très alcoolisé, il lui avait alors annoncé qu'il allait "se foutre en l'air".
"Parti de la maison", il avait "pris de la cocaïne" et avait dit vouloir se tuer "avec un fusil calibre 22", a retracé la présidente du tribunal correctionnel de Rennes, qui l'a condamné pour avoir tiré en l'air devant chez lui.
Sa compagne avait dû "quitter sa réunion" pour rentrer à leur domicile de Parcé (Ille-et-Vilaine). Elle lui avait "demandé de partir" de la maison et avait fini par "appeler les gendarmes" car elle était "paniquée".
Le mari trompé avait d'ailleurs reconnu avoir été "odieux" avec les gendarmes venus l'interpeller. Il leur avait "ramené une boîte de chocolats" le lendemain, pour s'excuser.
De la cocaïne du matin au soir
A la barre du tribunal correctionnel de Rennes, ce père d'une petite fille a certifié avoir "arrêté toutes les dépendances" qu'il avait. Il était d'après lui, "un sombre idiot" à l'époque des faits qui "prenait de la cocaïne du matin au soir".
"Je voudrais commencer par dire merci à la justice, grâce à qui j'ai pu arrêter toutes les dépendances que j'avais, je n'ai plus rien retouché", a répété Romain. Depuis, le "directeur de magasin" a quitté son travail pour "repasser vendeur" et reprendre "une vie normale", puisque "le boulot avait pris le dessus sur le côté familial", a-t-il indiqué.
Cet homme déjà condamné deux fois comparaissait donc pour une "mise en danger de la vie d'autrui" après ses coups de feu en l'air, mais il a rappelé qu'il "habite en pleine campagne", "la première maison" étant à "10 km" de chez lui. "Il était 22h30, à cette heure-là les oiseaux ne volent plus... La seule chose que je risquais de viser, c'est une chauve-souris", a-t-il fait valoir.
Conscient d'avoir fait "une bêtise"
Le procureur de la République a pour sa part rappelé qu'un "arrêté ancien" du préfet d'Ille-et-Vilaine avait "interdit l'usage d'arme à feu en direction de la voie publique et de tout bâtiment", d'autant que "dans l'état où était monsieur", il y a bien une "mise en danger" d'autrui "et notamment de sa compagne".
"Peut-être qu'on pourrait envisager de prononcer une peine de trois mois de prison avec sursis avec un travail d'intérêt général (...) à l'encontre de monsieur, ce qui viendrait achever de purger monsieur de ses anciennes addictions et de cette affaire", avait suggéré le représentant du ministère public.
"J'ai bien conscience que j'ai fait une bêtise, mais cela fait 17 mois que je n'ai rien touché", avait toutefois conclu le prévenu, qui se défendait à l'audience sans avocat. Le tribunal correctionnel de Rennes l'a finalement condamné à une simple "interdiction de détenir une arme soumise à autorisation pendant trois ans"