Sans-papiers. Des associations dénoncent des contrôles de police aux abords des structures d'aides alimentaires.

Le collectif de soutien aux personnes sans-papiers organise un rassemblement mercredi prochain devant la cité judiciaire de Rennes. Ils dénoncent des contrôles d'identité aux abords de plusieurs associations caritatives où se rendent ces bénéficiaires.

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"Depuis plusieurs semaines nous constatons des contrôles d'identité aux abords de plusieurs associations caritatives où se rendent les personnes sans-papiers. Plusieurs arrestations nous ont également été rapportées" apprend-on dans un communiqué du collectif de soutien aux sans-papiers de rennes.

Le collectif organise une mobilisation ce mercredi prochain 18 janvier, (à 13h30, devant la Cité judiciaire) relayée sur sa page Facebook. 

Doit-on choisir entre se nourrir et risquer de se faire enfermer ?

Le collectif s'exprime en ses termes :"Le procureur de la République organise des contrôles d’identité aux abords des associations caritatives (Restos du Cœur, Croix Rouge…) avec des policiers en civil, et des contrôles au faciès. Les personnes interpellées, enfants compris, sont emmenées au centre de rétention administrative (CRA) et privées de liberté. Certaines pour plusieurs heures, d’autres risquant l’expulsion. Doit-on choisir entre se nourrir ou le risque de se faire enfermer ?"

Ce jeudi matin, au moment de la distribution d'aide alimentaire aux restos du cœur de Rennes, un membre du collectif est présent.

Ce sont des méthodes déloyales. Ici, les sans papiers viennent chercher à manger et des vêtements. Ils viennent chercher de l'aide. Et quand il y a des contrôles, c'est toujours sur des personnes originaires d'Afrique ou d'Europe de l'Est, donc c'est ciblé. On espère être entendu avec notre prochain rassemblement.

Pascale Even, membre du collectif de soutien aux personnes sans papiers de Rennes

Une femme, originaire des Comores, mère de quatre enfants rapporte son expérience. Elle a été contrôlée deux fois ici dont la dernière en août 2022. Arrêtée alors qu'elle reprenait le métro, elle est conduite au poste de police. Elle ne pourra pas donner le repas de midi à ces enfants ce jour-là. Elle est longuement interrogée puis relâchée après un contrôle de sa situation administrative, en attente car son dossier est dans les mains d'un avocat.

Maintenant, quand je viens au resto du Coeur une fois par semaine, j'ai peur d'être à nouveau interrogée et expulsée. Je ne veux pas laisser mes enfants seuls en France. Je veux qu'ils aient une vie meilleure.

Personne sans papier

Des faits que conteste David Leveau, Secrétaire Régional UNITÉ SGP Police Bretagne. Pour lui, les contrôles sont opérés sur tout le territoire rennais sur réquisition du Procureur qui fixe les lieux à cibler. Souvent les sorties de bus et de métro, où il y a un fort passage de personnes sans-papiers. 

La police agit pour faire respecter la loi face à des personnes qui sont sur le territoire sans documents officiels. Arrêtons d'agiter le chiffon rouge qui laisse penser que la police fait des chasses aux sorcières. Si les personnes sont en règle, on les relâche.

David Leveau, Secrétaire Régional UNITÉ SGP Police Bretagne.

Quant au contrôle au faciès, le policier rejette encore l'accusation, précisant qu'il existe des filières d'immigration d'Afrique et d'Europe de l'Est qui naturellement, poussent à vérifier la régularité sur le territoire de certaines personnes de couleurs et d'étrangers.

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