Seznec, l'affaire du siècle. Un fait divers devenu phénomène médiatique national

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Extrait du documentaire "Seznec, la fabrique de l'affaire" réalisé par Pierre-François Lebrun ©FTV

Dans les années 30, le procès Seznec faisait la une des journaux. Pourtant, personne n'aurait pu imaginer qu'une série de campagnes médiatiques embraserait l’opinion et transformerait le condamné en victime d’une erreur judiciaire, et ce, jusque dans les années 2000. "Seznec, la fabrique de l'affaire", c'est un film documentaire qui se penche, non pas sur l'affaire, mais sur l'histoire de l'affaire.

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Le 3 novembre 1924, il y a tout juste un siècle, Guillaume Seznec était condamné au bagne à perpétuité par la cour d’assises du Finistère pour avoir assassiné Pierre Quémeneur.

À l'occasion du centenaire du procès, un film documentaire  "Seznec, la fabrique de l'affaire", réalisé par Pierre-François Lebrun, se penche sur la longévité médiatique et juridique de l'affaire. Le film, sous forme de récits et d'analyses documentées, se penche non pas sur l’affaire en elle-même, mais sur l’histoire de l’affaire.

 

L'affaire criminelle bretonne la plus retentissante du XXe siècle

Joseph-Marie Seznec, dit Guillaume Seznec, était accusé d'avoir, en 1923, assassiné Pierre Quéméneur pour lui dérober des sommes dont il était porteur et commis un faux en écriture pour s'approprier son domaine de Plourivo, dans les Côtes d'Armor.

Pas d'aveux, pas de renseignements sur le mode d'exécution de la victime, pas de corps, mais un lourd faisceau d'indices à charge contre Guillaume Seznec... 

Le procès, ouvert le 24 octobre 1924 devant la cour d'assises du Finistère, s'achevait le 4 novembre suivant, par sa condamnation aux travaux forcés à perpétuité.

Mais c'est bien après le procès, à partir de 1931, qu'ont été menées des campagnes de presse virulentes, défendues par la ligue des droits de l'homme et des fédérations bretonnes. Elles visaient à promouvoir l'innocence de Seznec sur la base de nouveaux scénarios.

L'opinion publique s'embrasait alors. Du statut de criminel, le condamné était passé ainsi, à celui de bagnard innocent.

Victime de l’horreur du bagne et peut-être d’une erreur judiciaire

À la libération, en juin 1947, le ministère de la Justice rend grâce aux derniers forçats de Guyane. À sa sortie du bagne, Guillaume Seznec est accueilli en héros. 

Lors de son retour en Bretagne, les journaux font la description d'un homme usé par 20 ans de bagne, mais aussi, d'un homme sensible, d'un grand-père aimant. De nombreux ouvrages sont alors édités pour illustrer la misère qu'avaient vécue les membres de la famille Seznec durant ces années d'absence.

Sous forme de déballage médiatique, des campagnes d'opinions traversent toute la France. Un véritable lancement de campagne publicitaire se déploie. Ces éléments servent ainsi la famille de la victime qui dépose des demandes en révision du procès. 

Quand Guillaume Seznec décède, le 13 février 1964, sa photo fait les couvertures de la presse et des magazines. Et après sa mort, l'affaire continue, notamment portée par son petit-fils, Denis Seznec… Les demandes de révisions se succèdent.

Quatorze "coups de théâtre" plus tard…

Le documentaire "Seznec, l'histoire de l'affaire" témoigne "du difficile compagnonnage entre une justice attachée aux faits et une presse avide de coups de théâtre et d'émotions".

Malgré le combat mené par la famille de Seznec durant toutes ces années et les campagnes menées en faveur de la révision du procès, la dernière requête en date, le 14 décembre 2006, est rejetée par la Cour de révision.

Aucun fait nouveau ou élément inconnu, de nature à faire naître un doute sur la culpabilité de Guillaume Seznec, ne permet de rejuger l'affaire.

À aucun moment, il n'a été fait question des motivations de l'arrêt, et de ce qui justifiait cet arrêt, aux yeux des 33 juges.

Bruno Cotte

Président de la chambre criminelle

"L'arrêt, comptant une quarantaine de pages, est précis, daté, circonstancié. Pourtant, les journaux télévisés, ce soir-là, se sont ouverts sur la décision de rejet. À aucun moment, il n'a été fait question des motivations de l'arrêt, et de ce qui justifiait cet arrêt, aux yeux des 33 juges. Tout était émotion, spontanéité et accusation envers la justice", remarque le Président de la chambre criminelle Bruno Cotte.

"Seznec, l'histoire de l'affaire" de Pierre-François Lebrun, à voir sur France 3 Bretagne, le jeudi 24 octobre à 22h50 et dès maintenant sur france.tv.

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