Alors qu’une enquête a été ouverte à l’encontre de deux membres de l’équipe bretonne Arkéa-Samsic suite à une suspicion de dopage, c’est la stupéfaction et l’interrogation du côté du cyclisme breton.
« Tant qu’il n’y aura pas de preuve, tant que ce ne seront que des soupçons, je ne ferai pas de commentaire ». A l’image de Bernard Hinault, quintuple vainqueur du Tour de France, le monde du vélo breton reste prudent.Au lendemain de l’ouverture d’une enquête pour suspicion de dopage qui vise deux membres de l’équipe bretonne Arkéa-Samsic, peu de professionnels du cyclisme sont enclins à s’exprimer dans la région.
Pour l’heure, en effet, le médecin et le kiné de l’équipe Arkéa-Samsic recommandés par Nairo Quintana ont été placés en garde-à-vue par le parquet de Marseille. Des perquisitions ont eu lieu le 16 septembre dernier dans l’hôtel des coureurs, permettant de découvrir des médicaments, du sérum physiologique ainsi qu’ « une méthode pouvant être qualifiée de dopante », selon le procureur. On ignore cependant si le dopage est avéré.
Mais ces soupçons sont déjà un sacré coup dur porté au monde du cyclisme qui tente depuis de nombreuses années de sortir de cette image déplorable marquée par le feuilleton Festina en 1998.
Pour le Brestois Valentin Madouas qui participait à son premier Tour de France, cette affaire ne va pas « lui gâcher la fête ». Il reconnaît cependant être « en colère » car à travers quelques « tricheurs » présumés, c’est toute une discipline sportive qui est montrée du doigt :
Pour l’instant, il y a seulement une perquisition qui a été faite. On se demande tous pourquoi ? Il y a beaucoup d’interrogations au sein du peloton. C’est difficile de savoir ce qu’il s’est passé. Après, il y a des tricheurs partout, et pas seulement dans le milieu sportif, et il y en aura toujours malheureusement.
« C’est désolant, surtout pour les jeunes »
Didier Marchand, le président du comité régional de cyclisme, se refuse lui aussi à tout commentaire sur l’affaire tant qu’elle n’est pas avérée. Mais en terme d’image, l’effet est plus que déplorable, notamment sur les plus jeunes et le cyclisme amateur :
Pour nous, c’est désolant car nous travaillons pour avoir un cyclisme propre. Dans nos stages, nous faisons de la prévention sur le dopage, notamment chez les plus jeunes. Dans cette affaire, je pense d’ailleurs surtout à certains jeunes de l’équipe Arkea que nous avons eu avec nous. Cela doit être difficile pour eux. Ce sont des coureurs qui étaient très impliqués contre le dopage. Ce qu’il faut dire c’est que ces soupçons ne portent pas sur l’équipe mais sur quelques individus. Le monde professionnel doit être l'exemple du cyclisme amateur.
Des soupçons d’autant plus regrettables que le cyclisme est le sport le plus contrôlé au monde, conclut Valentin Madouas :
« Le vélo a vraiment évolué sur le dopage. Nous sommes contrôlés tout le temps. Il y a tellement de choses qui ont été faites que, si ça revenait, cela ferait beaucoup de mal au cyclisme »