Supélec : la famille de la victime dénonce des dysfonctionnements à l'origine du drame

Un jeune homme de 21 ans, étudiant à Supélec Rennes est décédé le 29 mai dernier, suite à l'incendie du 23 mai dans une résidence étudiante de l'école supérieure d'électricité. La famille de la victime dénonce des dysfonctionnements à l'origine du drame.

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Youssef Rabah, jeune homme de 21 ans, originaire de la région bordelaise, est décédé le 29 mai dernier à l'hôpital Pontchaillou à Rennes, des suites de ses blessures. Dans la nuit du 22 au 23 mai il avait été asphyxié dans son sommeil, par du monoxyde de carbone et du cyanure, lors de l'incendie d'une résidence étudiante de Supélec, école supérieure d'électricité, où il étudiait. Ce soir-là, 53 jeunes, dont trente blessés, avaient été pris en charge par les pompiers. Une enquête a été ouverte afin de déterminer les causes et les circonstances de l'incendie. Le procureur de la république Nicolas Jacquet nous a précisé d'ailleurs "qu'il a ouvert une information judiciaire pour que la famille puisse être informée des éléments de l'enquête et en mesure surtout de solliciter des investigations complémentaires auprès du juge d'instruction, si elle le souhaite." La ministre de l'Enseignement supérieur, Frédérique Vidal venue sur les lieux du sinistre aussitôt dans la journée, avait notamment souligné la solidarité et le sang-froid des étudiants et des pompiers et que sans cela le bilan aurait pu être plus dramatique.

Une famille livrée à elle-même


Aujourd'hui la famille du jeune étudiant.dénonce un certain nombre de dysfonctionnements à l'origine du drame. Une famille anéantie et qui essaye de comprendre ce qui a pu se passer ce soir là. Des parents, informés en début de matinée seulement par un ami de leur fils, qui sont venus aussitôt de Bordeaux et qui se sont retrouvés totalement livrés à eux-même, sans aucun soutien d'aucune sorte, témoignent-ils.

Un abandon exprimé par le père dans une lettre :
"J’accuse les cellules multiples mises en place pour soi-disant prendre en charge les familles des victimes, mais qui ne sont en réalité que des formalités et que des charges administratives sans réel réconfort, et sans efficacité aucune." "J’accuse ces organismes d’assurance de la Matmut qui nous ont pour la plupart torturé au téléphone pour des heures et des heures avant d’arriver à accomplir les formalités de rapatriement sur Bordeaux…des heures précieuses que nous aurions préféré passer au chevet de notre enfant entre la vie et la mort. J’accuse l’injustice faite aux proches des victimes de les laisser dans la détresse de gérer des dossiers judiciaires qu’ils ne maitrisent pas !"

500 kilomètres entre Bordeaux et Nantes, un trajet à essayer d'avoir des nouvelles


France 3 Nouvelle-Aquitaine a pu rencontrer le père de Youssef qui ne cache pas sa tristesse et colère après qu'il a appris la nouvelle. 

Entretien réalisé par France 3 Nouvelle-Aquitaine

Un père et une sœur choqués par les propos de la ministre


La famille a été choquée par les propos de la ministre, qui à ses yeux tenait à dédramatiser l'incendie et à le banaliser. Des parents déçus, que la représentante du gouvernement ne se soient pas déplacée à l'hôpital pour soutenir les familles des victimes. Aujourd'hui la sœur du jeune étudiant interpelle donc Frédérique Vidal, par le biais d'un post Facebook.
"Mon frère a perdu la vie dans cet incendie dont l'origine ne semble pas encore déterminée de façon précise, et nous n’avons eu aucune considération de votre part à ce sujet… Probablement du fait que l’évènement n’a pas été aussi médiatisé que vous l’imaginiez au départ, lors de votre déplacement.
Néanmoins, vous auriez pu vous rendre à l’hôpital, présenter votre soutien aux familles, et à mes parents en détresse de voir leur fils entre la vie et la mort. Au lieu de cela, vous vous êtes félicitée de la « rapidité » d’intervention des pompiers…107 pompiers pour 53 résidents qui se sont quasiment sauvés eux même pour la majorité."


Le père de Youssef, met également en cause la ministre :
"J’accuse les propos de madame la ministre de l’enseignement supérieur pour qui il n’y avait pas assez de victimes : « ce qui m’a frappé c’est qu’on aurait pu avoir des dizaines de morts » ! madame la ministre aurait pu s’interroger sur les causes et les circonstances d’une telle catastrophe à SupElec ?! et pourquoi tant de blessés ?!
J’accuse le manque de respect aux victimes et à leurs proches, car, madame la ministre, même si le CHU de Rennes ne pouvait pas mettre en valeur votre cortège, un petit détour par celui-ci et une brève présence au chevet des blessés aurait fait de vous une meilleure image et ne vous aura pas fait perdre beaucoup de votre temps électoral si précieux, le CHU n’étant qu’à 5 minutes pour vous à sirène hurlante !"


Le père dénonce des dysfonctionnements à l'origine du drame


Le père, professionnel du bâtiment et qui a pu se rendre sur les lieux de l'incendie, a relevé un certain nombre d'anomalies, qui vont à l'encontre des premières conclusions de l'expert il y a 15 jours, qui avait "écarté la thèse d’une éventuelle défaillance de l’installation électrique, et n’a relevé aucun manquement aux normes de sécurité en vigueur."
J’accuse l’absence d’alarme incendie efficace pour réveiller les occupants de la résidence qui doivent leur salut à l’alerte donnée par un habitant de l’immeuble voisin !
J’accuse le non fonctionnement de la porte coupe-feu de la salle commune du 1er étage d’où est parti le feu et les fumées vers la cage d’escalier ! alors qu’elle devait le bloquer !
J’accuse la non ouverture dès les premières fumées du dôme de désenfumage dont l’unique commande manuelle est située au 3éme étage et dont les occupants ignoraient l’existence et l’utilité encore une semaine après le drame !
L’intensité des poussées horizontales, par-dessous des portes, témoigne du degré de compression des fumées au 3ème et dernier étage.
J’accuse les détecteurs de fumées mal positionnés et éloignés des chambres… et qui ne réveilleraient jamais une personne harassée de travail et plongeant dans son début de sommeil !


Incendie Supélec : la piste d'un mégot mal éteint évoquée par l'expert - France 3 Bretagne

Selon un rapport d'expert remis au parquet de Rennes ce mardi, l'incendie qui a fait un mort et 29 blessés dans une résidence universitaire sur le campus de Supélec près de rennes, serait accidentel. L'hypothèse d'un mégot de cigarette mal éteint est évoquée.



"Il faut attendre les conclusions de l'enquête" pour le directeur de la société qui gère la résidence


C'est la Société d'HLM Les Foyers, qui gère le bâtiment, son directeur Philippe Yvon, contacté, comprend la réaction de la famille, "c'est un choc et une grosse émotion pour tout le monde, mais tant qu'on n'a pas les conclusions de l'enquête, je ne peux faire aucun commentaire." Il ne se prononce donc pas sur les dysfonctionnements mis en avant par la famille. Il précise encore qu'il a fourni tous les documents nécessaires pour l'enquête, et qu'il a été entendu et auditionné longuement. "Selon les premiers éléments de l'enquête, l'origine ne serait pas criminelle mais accidentelle, il s'agirait d'un mégot mal éteint". Philippe Yvon ajoute qu'il y a toujours un décalage entre le besoin immédiat de comprendre et d'expliquer et le temps de la justice, mais qu'il faut maintenant attendre les avancées de l'enquête.

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