Le metteur en scène Arthur Nauzyciel, directeur du Théâtre national de Bretagne (TNB), a présenté à Rennes sa première saison 2017/2018 sur le thème "Nous sommes séparés", qui ambitionne de "réparer les divisions" fracturant la société.
"Nous sommes séparés. On n'a jamais autant parlé de murs, de séparations, de divisions. Nous devons résister à la tentation de l'enclos", a lancé l'acteur, qui s'est dit ému jeudi 1er juin de découvrir le public rennais devant lequel il n'a jamais joué.Il a exalté dans le choix des oeuvres qui seront programmées à Rennes "la résistance au populisme", "l'élévation spirituelle et "la construction européenne". "Chaque création tente de réparer les divisions", a-t-il assuré. Cela fait 26 ans que le TNB n'avait pas été dirigé par un artiste qui a passé une grande partie de sa carrière à l'étranger.
Trois créations et des collaborations avec des artistes
Arthur Nauzyciel, qui a succédé cette année à François Le Pillouër, présentera au TNB trois de ses créations au cours de cette saison : "Julius Caesar" de Shakespeare, une réflexion sur la tentation de la tyrannie, "L'Empire des lumières", un drame sur l'âme de la Corée divisée, et "Jan Karski" (mon nom est une fiction), une pièce d'après le roman de Yannick Haenel qui fait référence au célèbre Polonais qui avait dénoncé les camps d'extermination nazis, thème particulièrement cher au metteur en scène.
Une association de personnalités diverses viendra épauler la programmation, avec des écrivains comme Marie Darrieussecq et Yannick Haenel, des musiciens comme Albin de la Simone et Keren Ann, des chorégraphes comme Damien Jalet et Sidi Larbi Cherkaoui.
"Tout ce qu'on imagine naît du plateau"
Arthur Nauzyciel possède plusieurs casquettes. Sa programmation est marquée par son parcours comme il l'a expliqué lors de la soirée de présentation.
Arthur Nauzyciel, directeur du TNB / entretien par R. Bendayan, image A. Paumard
Arthur Nauzyciel, à qui l'historien Patrick Boucheron prêtera main forte, a programmé huit soirées mensuelles sur le thème "rencontrer l'Histoire", pour "inventer de nouvelles alliances entre le théâtre et l'Histoire". Afin aussi que le TNB, fleuron culturel des Rennais, continue d'être "ce rare lieu où les gens se retrouvent réunis autour d'un rêve commun".