Ceux qui sont venus à l’UBU hier soir pour se faire une piquouse heighties à la rennaise n’ont pas été déçus. C'était la soirée de lancement des Transmusicales de Rennes avec le retour des Nus, groupe mythique rennais des années 80. En présence d'un certain Etienne Daho...
C’est Républik, la nouvelle formation de Darcel qui ouvre la soirée. Rien à voir avec MDS, mais Frank n’a jamais quitté la place. Alors les fans d’hier sont là pour entendre ce que le « vieux » Marquis va sortir de ses tripes. « Pas mal » me glisse Xavier, un voisin. « C’est carrément différent, alors on cherche pas à faire la comparaison avec Marquis de Sade. J’avais écouté le titre « Democracy » sur internet, bof... mais là sur scène j’ai bien aimé et les autres morceaux aussi ». Fin du premier acte…
Un concert en hommage à Frédéric Renaud
Une mise en bouche pour beaucoup qui attendent le vrai shoot revival de la soirée : la reformation des Nus. Jean-Louis Brossard, le patron des Trans, est monté sur scène : ce sera sans Frédéric Renaud, [Il fut le guitariste du groupe Marquis de Sade, pionnier de la scène rock rennaise, et fondateur en 1980, des Nus, en compagnie de Christian Dargelos]. Frédéric Renaud est décédé subitement cet été. Alors ce concert est pour lui ! Derrière les instruments, des chevelures blanchies par les ans depuis la sortie en 1982 de l’unique album éponyme des Nus.Dominic Sonic a assuré comme un dieu
A la guitare Dominic Sonic fait figure de petit jeune. C’est lui qui reprend les accords que Fred aurait dû jouer ce soir. Les amplis hurlent déjà, Christian Dargelos lâche d’une voix puissante et assurée « vous semblez déçus de me voir ce soir ». Evidemment, 30 ans plus tard, les premières paroles du « Mime hurlant » prennent une tournure ironique et le public sent déjà que tout ce que Dargelos prononcera ce soir, fera mouche, que si les mots d’hier ont parcouru un si long chemin, c’est pour pénétrer le public. Sans aucune préméditation Les Nus vont prendre une revanche pacifique, sur un passé sans doute un peu trop ingrat.Dominic Sonic a-t-il un jour pensé qu’il était né un tout petit peu trop tard ? Après le titre « Les années Reagan », il fait corps avec Dargelos face à la salle bondée comme s’il rejouait lui aussi ses propres morceaux, et alors que sa guitare convoque « Dorian Gray », in french of course, les plus impatients ont déjà réclamé « Johnny Colère » : « pas de panique, c’est dans le contrat » répond Dargelos qui ménage ses effets. Dans un coin de la salle, Richard Dumas rit comme un enfant. Il n’en revient pas, goûte son plaisir sans retenue. Celui qui vient de signer la pochette du dernier Daho est venu en copain des premières heures et sans ses objectifs. Alors, comme moi il prend quelques photos avec son téléphone, on ne se refait pas. A côté de lui, celui qui, marque le tempo de la tête c’est justement l’auteur des « Chansons de l’innocence retrouvée ». Tiens, tiens, l’innocence retrouvée…