Le ministre de l'Agriculture, Stéphane Travert, a rappelé aux agriculteurs l'importance de mettre les attentes des consommateurs au centre de leurs préoccupations, mardi au Space, le salon international des productions animales à Rennes.
Les attentes des consommateurs "sont multiples, parfois complexes. Cela offre des opportunités exceptionnelles en matière de conquête de nouveaux marchés et de création de valeur ajoutée. Cela impose aussi parfois des défis nouveaux à relever. C'est notamment le cas sur le plan environnemental ou sanitaire", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse.
La question à se poser n'est pas de savoir 'comment on pourra s'affranchir de cette évolution de la demande?'. La question à se poser, c'est 'comment être les premiers à répondre aux nouvelles attentes des consommateurs ?'
a assuré le ministre.
Selon le ministre, "répondre à ces évolutions et à ces attentes, c'est prendre un temps d'avance. Nous ne pouvons pas attendre que d'autres le fassent à votre,
à notre place".
Il faut transformer ce qui peut être perçu parfois comme une contrainte en une opportunité formidable, qui doit montrer que notre agriculture peut être multi-performante
sur les plans économique et social, sanitaire et environnemental, a-t-il plaidé.
Au final, "celui qui décide", ce n'est pas le ministre, l'agriculteur ou le transformateur, "c'est le consommateur, qui, en conscience, vote pour chacun d'entre vous en effectuant ses achats. C'est aussi l'enjeu des Etats généraux de l'alimentation qui rassemblent tous les acteurs jusqu'aux consommateurs", a-t-il poursuivi.
S'adressant aux agriculteurs français, comme aux agriculteurs étrangers qui viennent visiter le Space, Stéphane Travert a clamé à la fin de son discours : "make our agriculture great again", reprenant à son compte une formule de campagne du président américain Donald Trump, comme l'avait également fait Emmanuel Macron au sujet de l'accord de Paris sur le climat.
La FNSEA réagit : "ils ont une responsabilité au niveau du gouvernement"
"Cela fait longtemps que nous savons que le client est roi", a rétorqué Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, lors d'une conférence du syndicat agricole, plus tard dans la journée.Evoquant les progrès faits par les agriculteurs en terme d'environnement, de sécurité sanitaire ou de bien être animal, elle a assuré "tout cela, nous l'avons fait et
pourtant, les prix sont toujours tirés vers le bas".
"Le ministre ne peut pas se dédouaner en nous renvoyant vers le consommateur quand on parle des pratiques commerciales ou du droit européen de la concurrence, ils ont une responsabilité au niveau du gouvernement", a renchéri Jérôme Despey, le secrétaire général de la FNSEA.