"Un p'tit bout de femme, mais c'était quelqu'un !" Sur les traces de Marie-Luce Moquet, héroïne bretonne de la Seconde Guerre mondiale

Après l'appel du Général de Gaulle, Marie-Luce Moquet, Bretonne, femme libre et indépendante, a organisé un service d'aide à tous ceux qui fuyaient la zone occupée. Elle est ainsi devenue une héroïne de la Résistance durant la Seconde Guerre mondiale. Aujourd'hui encore son souvenir reste bien vivant et sa commune lui rend hommage.

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À l'heure où la France s'apprête à commémorer le 80è anniversaire du Débarquement, nous nous sommes intéressés au parcours d'une Bretonne engagée dans la Résistance pendant la Seconde Guerre mondiale. 

Elle s'appelle Marie-Luce Moquet et est décédée en 1986 à l’âge de 83 ans. De Redon à Rennes, sur les bords de la Vilaine, elle s'est beaucoup engagée contre l'Occupant.  

Née le 19 juillet 1902 à Langon, et issue d'une famille imprégnée d'une conscience patriote, elle s'engage, après l’Appel du général de Gaulle, dans la Résistance. Elle organise alors un service d’aide pour tous ceux qui fuient la zone occupée.

Pour les aider à passer en zone libre, elle ravitaille, fournit des faux papiers, organise les transports, donne de l'argent, des vêtements et recrute des guides.

Mademoiselle Moquet, c'était une femme discrète et respéctée. C'était une Dame !

Jeanne, originaire de Langon, 95 ans *

Cartes d’identité et feuilles de démobilisation.

Cette période d'occupation a marqué les mémoires dans cette partie du territoire, comme sur une grande partie de la Bretagne. Ils ne sont plus très nombreux, celles et ceux qui ont connu Marie-Luce Moquet, mais son souvenir ne s'efface pas.

Jeanne*, originaire de Langon, se souvient que ses parents la connaissaient bien. Elle se souvient "d'un p'tit bout de femme, mais c'était quelqu'un de respecté !"

Âgée de 16 ans à l'époque, elle raconte. "Les Allemands recherchaient un homme. Tôt le matin, ils ont frappé à toutes les portes du bourg et alentours, pour vérifier les identités. Mon frère dormait encore au moment où ils ont frappé. Nous n'avions pas le temps de réfléchir. Mon frère avait deux secondes pour se décider à présenter sa vraie identité ou celle de substitution, celle qui le dispensait du service obligatoire allemand. Il a présenté sa vraie carte d'identité et les Allemands n'ont pas été plus loin. Ils n'ont rien fait. Ce n'était pas l'homme qu'ils recherchaient".  

De 1941 à 1943, Marie-Luce Moquet a accueilli des évadés, des réfractaires au service du travail obligatoire, des maquisards, des parachutistes et des agents de bureau des opérations aériennes. 

"Certains parachutistes notamment étaient cachés dans des petits baraquements de pêcheurs sur les bords de la vilaine", se remémore Jeanne. Il faut savoir que le site de Port-de-Roche, situé en bordure de vilaine, traversée par un pont, était un point stratégique.

Dans sa maison, au Manoir de la chaussée de Port de Roche, Marie-Luce Moquet a hébergé, nourrit, soigné. Un véritable poste de secours s'était installé pour les blessés. Deux infirmières et un médecin de la commune voisine venaient apporter les soins les plus urgents.

Elle aura aidé de nombreux militaires français, africains, polonais à passer en zone libre, pour se rendre en Espagne afin de rejoindre l'Angleterre.

Des déserteurs alsaciens de l'armée allemande ont séjourné également chez elle. En septembre 1943, elle a accueilli des aviateurs américains et organisé leur retour vers l'Angleterre. 

Marie-Luce Moquet a reçu le certificat de gratitude et de félicitations de la part du commandant suprême des forces expéditionnaires alliées, ainsi qu'un certificat de remerciements du général Eisenhower.

Arrêtée par les Allemands le 6 août 1944, elle a réussi à échapper de justesse à l'exécution.

En mémoire des femmes résistantes

Le 18 mai 2024, l’engagement des femmes dans la résistance sera honoré à la frontière des trois communes, bordant la vilaine, au manoir de La Chaussée, à Port-de-Roche, là où Marie-Luce Moquet a vécu. Cet évènement est organisé par l'Association Le Point de Rosée, et l'AFPSAS (Association des familles de parachutistes SAS de la France Libre).

* le prénom a été modifié

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