Alors que se déroule, depuis ce lundi 3 avril, l'élection des représentants étudiants à l'université de Rennes 2, l'ambiance est électrique sur le campus de Villejean. Le local d'un syndicat étudiant a été saccagé ce 4 avril en marge d'une assemblée générale. Explications.
Dans un communiqué intitulé "Université piratée : étudiants en danger", la fédération des associations de Haute-Bretagne (FAHB), syndicat étudiant de l'université de Rennes 2, dit avoir été la cible, ce mardi 4 avril, "d'une vingtaine d'individus cagoulés et masqués" qui participaient à une AG étudiante à l'extérieur du bâtiment où est situé le local de la FAHB. "Ils sont entrés par effraction, l'un d'entre eux a porté des coups au visage d'une de nos militants avant de scander des insultes sexistes et homophobes".
"Notre local a été saccagé et souillé sous nos yeux" indique encore le communiqué de la FAHB, laquelle pointe "la complicité" d'un autre syndicat étudiant, l'Union pirate, qui aurait, selon elle, "lancé cet appel au lynchage".
Sur fond d'élections étudiantes
Cette "altercation" intervient alors que se déroule, depuis ce lundi, l'élection des représentants étudiants à Rennes 2, "marquée par une campagne gangrenée d'irrégularités et de dérapages" relève la FAHB. L'association explique que "l'université n'a pas été en capacité d'assurer la sécurité de [ses] militants, refusant de nous venir en aide".
"Faux" rétorque la présidence de Rennes 2 qui, dans un communiqué, précise que "les militants de la FAHB ont été immédiatement pris en charge par les services de sécurité de l'université et reçus par le cabinet de la présidence". Elle "condamne avec la plus grande fermeté ces actes inadmissibles".
La direction de l'université ajoute que la présidente de la FAHB a été reçue par la présidente de l'université ce mercredi 5 avril, "afin de remédier au plus vite aux préjudices subis : soutien psychologique, proposition d'un nouveau local, de nouveau matériel et d'une surveillance renforcée". Un signalement au procureur de la République est en cours.
"Ambiance délétère"
Concernant les accusations portées par la FAHB sur le déroulement des élections, la présidence de Rennes 2 répond qu'elle "refuse l'instrumentalisation de la situation et rappelle que les élections en cours sont sécurisées par un processus électoral que l'ensemble des organisations candidates se doit de respecter".
De son côté, l'Union pirate réagit aussi. Via un tweet posté dès le soir du 4 avril.
Puis dans un communiqué ce mercredi 5 avril, "en réponse aux allégations mensongères de la FAHB". "L'Union pirate n'a ni appelé ni participé à l'envahissement de leur local, restant à distance de cette situation conflictuelle. Aucun de nos militants n'a pris la parole durant cette AG, est-il précisé. Nous avons même immédiatement alerté la présidence de l'université des événements en cours".
Le syndicat étudiant "déplore l'ambiance délétère provoquée depuis deux jours par les militants de la liste de la FAHB, 'Bouge ton campus', très majoritairement non-étudiants à Rennes, et ce malgré l'arrêté interdisant à des personnes extérieures à l'université de venir militer dans le cadre de ces élections".
L'Union pirate parle de "dégradations de matériel électoral, d'intimidations qui ont contribué à générer une ambiance nauséabonde sur l'ensemble du campus".
La présidence de l'université de Rennes 2 rappelle que "les campus universitaires doivent demeurer des lieux d’enseignement et de recherche, de diffusion des savoirs et de débats, où les violences verbales et physiques n’ont pas leur place".