Bien sûr, la mobilisation a faibli depuis la promulgation de la loi sur la réforme des retraites, et l'âge de départ à 64 ans. Mais parmi ceux qui manifestaient à Rennes ce jeudi 6 juin, les motifs de satisfaction existent tout de même. Et les raisons de rester mobilisé également. Propos choisis.
"Il faut y croire, c'est l'essence du syndicalisme même". Dans le cortège de la manifestation contre la réforme des retraites, le secrétaire départemental de FO montre sa détermination sans faille, allant jusqu'à évoquer la résistance.
Car c'est évident, la mobilisation n'est pas celle des grands jours. 5.000 personnes selon la préfecture, 10.000 selon l'intersyndicale : la guerre des chiffres n'aura pas lieu.
Personne non plus ne conteste une forme de défaite, depuis la promulgation de la loi. "Elle est constitutionnelle" convient Wilfried Lemaréchal, de la CFDT, qui veut voir le positif : "les Français nous suivent, nous portons la parole des Français, et tout cela s'est passé relativement bien, sans violence".
Trois générations dans la rue
Et la jeunesse a rejoint les rangs de l'intersyndicale. Un peu sur son côté, bien sûr. Leur banderole le précise bien : "personne peut nous canaliser".
Les jeunes ont grossi les rangs au fil des jours de mobilisation, et dès le 11 mai manifestait sans attendre une nouvelle journée intersyndicale. Ce jeudi encore, même si "la mobilisation faiblit au niveau du blocage des lycées", Marine Graffe de l'Union Pirate lycéenne rappelle que "
c'est le rôle de la jeunesse de se mobiliser pour nos parents".
Ce n'est pas le sens de l'histoire
Rosemarie
Des parents, et même des grands-parents continuent de manifester. Pour Rosemarie, retraitée, c'est la 13è journée de mobilisation. "La vie est trop courte pour faire travailler les gens, et les faire travailler dans des conditions que je trouve déplorables" estime-t-elle, "ce sont des petits boulots, des contrats précaires pour la plupart du temps, et à partir de 55 ans, on ne sert plus à rien".
Le départ de l'âge à la retraite à 64 ans "ne va pas dans le sens de l'histoire" estime Rosemarie, qui estime que si ce n'est pas ce gouvernement, "d'une manière ou d'une autre on reviendra sur l'âge de départ, car cela ne va pas dans le sens de l'histoire".
Pour certains, comme Marie, venue avec huit de ses collègues de la crèche où elle est puéricultrice, ces manifestations dépassent le cadre de la réforme, aujourd'hui votée. "On veut se battre pour notre métier, car les conditions se dégradent" explique-t-elle.