Beaucoup de femmes et quelques hommes, ils sont entre deux et trois mille à défiler à Rennes ce samedi pour dénoncer les violences faites aux femmes. Une manifestation partie de la place de la République à l'appel de l'association "Nous Toutes", pour une marche de quelque 3 km dans le centre ville.
"Fachos, Machos, ils nous cassent le clito", "#Ras le viol" ou encore des slogans qui sentent clairement leurs années 70 "Nos jupes sont courtes, pas nos idées" "Abuse de l'amour, pas des femmes" et puis "Nous avons besoin de lois" ... autant de messages pouvant être teintés d'ironie pour dénoncer le drame des féminicides. "Je marche pour qu'on arrête de nous prendre pour des bouts de viande. Et pour mes enfants. Pour qu'ils vivent dans un monde égalitaire", témoigne ainsi Cécile venue de Nantes. Une marche organisée par l'association "Nous Toutes", crée après le mouvement #MeToo, et qui se veut marquante pour peser sur les décisions, à deux jours de la fin du « Grenelle contre les violences conjugales ».
"On proteste on vient défendre nos droits" disent Elorri, Claire, Laura âgées de 21 ans présentes pour la marche contre les violences sexistes et sexuelle #noustoutes pic.twitter.com/nAAlSldo9I
— France 3 Bretagne (@france3Bretagne) November 23, 2019
Des images de Stéphane Grammont
Un cortège qui s'est élancé au son de "C’est toute ensemble qu’on va gagner ! Une de touchée, toutes concernées !" Un défilé où se retrouvaient notamment des femmes sans papiers, exilées, particulièremennt exposées aux violences sexistes, des femmes kurdes, mais aussi les associations LGBT.
A #Rennes des cortèges femmes exilées, femmes kurdes, femmes gilets jaunes marchent contre les violences sexistes@france3Bretagne pic.twitter.com/89q55aqjMD
— Myriam Thiébaut (@mymthiebaut) November 23, 2019
Nous pouvons rappeler que depuis le début de l'année 2019, au moins 116 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-conjoint, selon un décompte et une étude au cas par cas menés par l'AFP. Le collectif féministe "Féminicides par compagnons ou ex" a lui dénombré 137 femmes tuées dans un cadre conjugal depuis le 1er janvier. Sur toute l'année 2018, le chiffre avait atteint 121 femmes victimes, selon le ministère de l'Intérieur.
"Luttons pour les vivantes" marche #noustoutes à Rennes pic.twitter.com/GY2FaTOgol
— France 3 Bretagne (@france3Bretagne) November 23, 2019
Cette mobilisation survient juste avant la clôture lundi du "Grenelle contre les violences conjugales", lancé début septembre pour tenter d'enrayer ce fléau. Le Premier ministre Edouard Philippe, accompagné d'une douzaine de membres du gouvernement, doit y annoncer une quarantaine de mesures.