Mise à l'honneur pendant le festival Quai des Bulles le mois dernier, la bande dessinée "Koko n'aime pas le capitalisme", n'a pas plu à la Police municipale. L'exposition qui lui était consacrée a été censurée par le Président du festival à la demande de la mairie.
"Koko n'aime pas le capitalisme", c'est le nom d'une bande dessinée vendue à 20 000 exemplaires… et que la police municipale de Saint-Malo n'a pas du tout appréciée.
Cette BD regroupe de nombreux dessins très sarcastiques de l'artiste tienstiens. L'œuvre a été mise à l'honneur par le festival Quai des Bulles en octobre dernier sous forme d'une exposition extérieure : une trentaine de planches ont été installées dans différents lieux publics de Saint-Malo.
Des panneaux "heurtant les agents"
Alors que l'exposition devait se terminer ce dimanche 26 novembre, les planches ont finalement été décrochées dès le 17 novembre "sur une demande forte de la mairie", faisant "écho aux préoccupations de la Police" relate Georges Coudray, Président du festival Quai des Bulles.
En cause deux panneaux "qui ont été perçus comme heurtant les agents".
En ligne de mire en particulier, un dessin représentant des choristes chantant l'hymne des militants radicaux : "Tout le monde/Tout le monde/Déteste la police" et intitulée "ACAB BCBG", pour "All Cops Are Bastards" "bon chic bon genre" ou "tous les flics sont des bâtards".
Voir cette publication sur Instagram
Ce panneau et d'autres, avaient également suscité l'indignation d'un représentant du Rassemblement national.
A travers les rues du cœur historique de Saint-Malo.
— Lemoine Dylan Ⓜ️ (@Dylan_LemoineRN) October 27, 2023
Jugez-en par vous même ! @gilleslurton et @VilleSaintMalo : Quel est le but recherché ? Pourquoi ce choix parmi les centaines d’auteurs talentueux présents à @quaidesbulles ? pic.twitter.com/Rouo6ZWwAN
Le président de l'association Quai des Bulles a choisi de retirer l'ensemble des panneaux de l'exposition "plutôt que de désolidariser une partie de celle-ci".
"Un geste d'apaisement" selon le Président du festival
"C'est un choix qui n'a pas été simple, reconnaît Georges Coudray qui assume la censure. J'ai pris la décision d'écourter l'exposition pour faire un geste, apaiser. On a accepté pour des questions de 'vivre ensemble'. J'ai imaginé la police qui fait des rondes tous les jours. C'est peut-être eux qui voient le plus l'exposition au sein de Saint-Malo. Et ces gens, le festival en a besoin : avoir la police qui fait des rondes, c'est un gage de sécurité qui est très important pour un festival. C'est très compliqué... Qui est plus fort que l'autre ?"
Auprès de nos confrères de l'Obs, tienstiens, le dessinateur, évoque la « visibilisation d'un rapport de force ». Contacté, il n'a pour le moment pas répondu à nos demandes d'interviews, tout comme Gilles Lurton le maire de Saint-Malo.