Saint-Malo est la première destination touristique de Bretagne. Mais l'épidémie de coronavirus a réduit à néant le nombre de touristes visitant les environs ce printemps. Alors, en attendant la fin du confinement, des solutions sont envisagées pour remédier au manque à gagner.
La Cité corsaire est méconnaissable depuis le début du confinement. Rues désertées, restaurants et hôtels fermés... Le silence règne dans la première destination touristique de Bretagne.
Une ambiance morose pour l'ensemble des acteurs du tourisme sur le territoire. De nombreuses entreprises sont fermées momentanément, et certaines d'entre elles subissent un chiffre d'affaires réduit à peau de chagrin.
"Beaucoup de questions, peu de réponses"
En attendant le retour des beaux jours, les professionnels du tourisme ne se laissent pas abattre. Il est vital de trouver des solutions pour limiter la casse sur cette année 2020.
"Le contexte est extrêmement compliqué" pour l'ensemble des acteurs économiques du territoire, selon Dominique De La Portbarré, président de l'Office de Tourisme de Saint-Malo.
"Les restaurateurs et hôteliers sont très durement impactés, mais l'événementiel souffre également beaucoup du confinement, comme le Grand Aquarium."
Le plus grand problème rencontré par les acteurs du territoire est l'absence de certitudes concernant la sortie de crise. "Nous avons beaucoup de questions, mais peu de réponses."
Dans ces conditions, il est hasardeux d'anticiper et préparer l'après confinement.
En accord avec la distanciation sociale
Pourtant, l'Office de tourisme travaille déjà à ce que pourra ressembler l'été 2020, sûrement marqué par des mesures sanitaires strictes. "Même si nous n'avons pas de réponses concrètes sur les conditions futures, nous essayons de privilégier les activités en accord avec le principe de distanciation sociale."
L'idée, c'est de mettre en avant des sorties plein air, et pas seulement centrées sur la Cité corsaire. "Allez visiter Combourg, Dol-de-Bretagne, faire des randonnées sur les parcours dédiés !" lance Dominique De La Portbarré.
Si les touristes visitant la région "s'éparpillent", le risque de transmission d'un virus est amoindri.
Aussi, les touristes pourront se tenir à distance grâce au phénomène des marées. "À marée basse, le front de mer est considérablement élargi, et les promenades peuvent se faire à distance. Une situation impossible sur la Côte d'Azur par exemple."
Pour redonner de l'attractivié au territoire du bassin de Saint-Malo, l'office va lancer des campagnes de publicité. "Elles seront notamment à destination des Bretons, pour qu'ils se réapproprient leur région", sans chercher à se divertir à des milliers de kilomètres.
"Redémarrer au plus tôt"
Du côté de la mairie de Saint-Malo, "la préoccupation majeure est de desserrer la contrainte sur les professionnels et les entreprises pour redémarrer l'activité au plus tôt". La fin de mandat de Claude Renoult n'est pas de tout repos.
Le maire rappelle que Saint-Malo héberge "2,3 millions de nuitées en hôtellerie traditionnelle et 1,7 million en hôtellerie plein air" chaque année.
"Si le secteur des travaux publics peut redémarrer, avec 130 chantiers stoppés depuis le début du confinement, l'hôtellerie et la restauration dépendent de nombreux enjeux sanitaires" précise le maire.
En accord avec le syndicat des hôteliers, "nous essayons de mettre en place des fiches métiers, pour établir quels sont les risques et les conditions d'exercies propres à chaque profession. Un cuisinier n'est pas confronté au public de la même façon qu'un serveur," détaille Claude Renoult.
La mairie travaille aussi sur un fonds "Résistance" dédié à aider les plus petites entreprises, les plus durement touchées par la chute du chiffre d'affaires. "La priorité est donnée aux sociétés de moins de 10 salariés. En prélevant 2 euros par habitant, nous pourrions atteindre la somme de 185.000 euros."
Dans le Finistère aussi, le tourisme en chute libre
À l'autre bout de la Bretagne, la situation n'est pas plus enviable sur la fréquentation touristique. Dans le Finistère, les propriétaires de campings craignent une saison catastrophique, comme à Carantec.
L'ensemble du secteur touristique breton est à la peine pour ce printemps 2020. Tous espèrent que la fin de saison pourra se dérouler dans les meilleures conditions possibles.