1200 chefs d'entreprise bretons sont réunis au Palais du Grand Large à Saint-Malo pour la 2e édition du Forum économique breton. L'occasion de dresser un état des lieux et de penser la relance après 18 mois de crise sanitaire.
Deux jours, ces 8 et 9 septembre au Palais du Grand Large à Saint-Malo pour parler économie bretonne, pour évoquer l'après crise sanitaire, la relance, les investissements et le redémarrage des exportations notamment. C'est la 2e édition du Forum économique breton, qui rassemble 1200 chefs d'entreprise.
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— Forum Économique Breton (@fe_breton2021) September 8, 2021
"Une reprise économique extrêmement vigoureuse"
Un forum dans un contexte optimiste, avec une reprise économique qui s'annonce "extrêmement vigoureuse et ça c'est quasi inespéré" après les mois de crise que l'ont vient de traverser, indique Hervé Kermarrec, président du Medef Bretagne. La région s'est montrée particulièrement résistante, c'est le sentiment partagé par les acteurs de l'économie bretonne.
L’industrie agro-alimentaire a largement soutenu l'économie bretonne pendant cette période, explique encore le porte-parole des patrons bretons, "c'est un avantage de ce secteur de ne pas être cyclique". La consommation y est permanente "et la Bretagne a réussi à résister grâce à ça."
De son côté, le bâtiment, lui, est bien reparti, avec 35% d’activité en plus par rapport à 2019.
Dans quasiment tous les domaines, on a retrouvé le même niveau d’activité qu'avant la crise.
"Y compris dans le tourisme, où en Bretagne on a été à peu près épargné". Ainsi dans beaucoup de domaines d’activité, l’économie est repartie. C'est l'avantage d'être une région périphérique et qui ne souffre pas trop de la conccurrence européenne et allemande en particulier.
Quelques secteurs toujours à la peine
Quelques secteurs continuent de souffrir, celui de l'événementiel, comme les discothèques et puis les bars et l’hôtellerie restauration. Xavier Lépine, de Breizh Rebond, fond d’investissement dédié aux PME bretonnes, se dit confiant mais il le sait, parmi les entreprises qui ont eu recours à des aides, certaines auront du mal à se relever, d’autres auront besoin de capitaux pour se relancer dans un monde en pleine mutation :
"On voit bien que le modèle économique a changé, on est passé dans des formats où le distanciel est tout à fait accepté, donc toutes les sociétés qui offrent des services autour de l’événementiel ou de l’organisation de séminaires, vont devoir s’adapter. Cela va passer par des investissements, d’autres façons de faire, des investissements en matériel, des investissements en formation également. Donc, certaines vont réussir à franchir ce cap et d’autres, ne vont pas le franchir suffisamment vite et seront petit à petit marginalisées."
Deux points noirs : les recrutements et les approvisionnements
Toutes les entreprises sont à la recherche de collaborateurs et rencontrent des soucis de recrutement, rappelle encore Hervé Kermarrec. Les entreprises sont globalement très en demande. Actuellement en France et c’est du jamais vu, le site de pôle emploi affiche certains jours un million d’offres, la moitié concerne un CDI.
Et puis se pose également la question du coût des matières premières, des composants et de leurs approvisionnements, avec des délais parfois importants. Les prix et cette pénurie sur certains produits peut empêcher la production. Des entreprises n'arrivent plus à fabriquer. Pour ne pas empêcher la relance de l'économie, il va donc falloir résoudre ces deux points noirs très rapidement, selon le responsable du Medef.
Les aides : du "quoi qu'il en coûte" au sur-mesure
Ce Forum économique intervient deux semaine après les annonces du ministre de l'Économie Bruno Le Maire, qui a mis fin aux aides allouées aux entreprises pour sauver les emplois et l'économie. Du quoi qu’il en coûte, avec une économie sous perfusion pour supporter la crise, on va donc devoir passer au sur-mesure, mais qui reste encore à préciser.
En France, le quoi qu’il en coûte, soit l'ensemble des aides à l'économie, a représenté 240 milliards d’euros, un tiers de subventions et deux tiers de prêts. Parmi ces prêts, le PGE, Prêt garanti par l’État, 140 milliards en France, soit 685 000 prêts au total.
Au forum économique ce mercredi matin, on a fait les comptes pour la Bretagne. Le PGE a représenté 5 milliards d’euros, et 25 000 entreprises l'ont demandé, principalement dans les secteurs de l'hôtellerie-restauration, l'événementiel, et l'aéronautique. 25 % d’entre elles l’ont déjà remboursé, ce qui est assez rassurant, cela veut dire qu’elles ne l’ont pas utilisé. A noter que la plupart ont finalement joué la prudence. Prendre le PGE, c’était s’assurer d’avoir de la trésorerie.