Marine Le Pen accueillie à Dol-de-Bretagne par des jets d'oeufs

Au lendemain du débat télévisé, Marine Le Pen est passée "en coup de vent" à Dol-de-Bretagne... Une visite rapide chez un transporteur routier dans un canton où le FN a enregistré le 23 avril des scores plus élevés que la moyenne régionale. Intervenants : Marine Le Pen, candidate FN à l'élection présidentielle

La candidate du Front national Marine Le Pen est arrivée dans la cohue à Dol-de-Bretagne, dans le nord de l'Ille-et-Vilaine. Elle a été accueillie par des jets d'œufs, sous des sifflets. "J'ai fait exactement ce que le peuple français attendait de moi" a-t-elle déclaré en parlant du débat.

Plusieurs dizaines de personnes ont accueilli Marine Le Pen, en visite à Dol-de-Bretagne, par des sifflets, des insultes et des jets d'œufs.

La candidate en campagne a été prise dans une cohue avant de se réfugier, sous la garde de son service de sécurité, dans l'usine qu'elle avait prévu de visiter.

À son arrivée, une cinquantaine d'opposants ont crié "Dehors les fachos", ou "Vous n'avez rien à faire ici, Madame", tout en lançant des œufs en direction de la candidate FN au moment où elle sortait de sa voiture.

Protégée par son service d'ordre, Mme Le Pen a immédiatement pénétré dans les locaux de l'entreprise de Transports Guisnel.

Un cordon de gendarmerie a repoussé les manifestants des locaux au moment où la candidate du Front national à la présidentielle ressortait de l'entreprise, où elle s'est entretenue avec le PDG Yann Guisnel, avant une visite des ateliers.


"La concurrence déloyale des autres pays"

Lors de l'entretien, le chef d'entreprise a trouvé son interlocutrice "sincère". Il lui a fait part des difficultés qui touchent son secteur d'activités, le transport: concurrence déloyale et problématique du cabotage, notamment. La réglementation permet à un transporteur européen venant faire une livraison en France de faire trois cabotages en France dans un intervalle de sept jours.

"La concurrence déloyale pousse à la fraude", a déploré Marine Le Pen, avant que M. Guisnel plaide pour qu'"on ne remette pas des frontières", son entreprise de quelque 800 camions réalisant 21% de son chiffre d'affaires à l'export.

"On faisait du commerce avant lorsqu'il y avait des frontières et on s'en sortait relativement bien", a rétorqué Mme Le Pen, qui a déploré "la déliquescence programmée de l'intégralité de nos activités", qui sont "obligées de délocaliser ou d'aller au bout de la logique de la concurrence sinon elles meurent".

"Combien (d'entreprises) vont mourir si on continue comme ça? Est-ce qu'on peut vivre dans un monde sans aucune régulation?", a interrogé Mme Le Pen, soulignant qu'on "est dans une concurrence qui est devenue intra-européenne".

Dans les ateliers de l'entreprise, elle a aussi entamé un dialogue avec un chef d'entreprise du BTP, qui lui a dit avoir "besoin de l'Europe", et souhaité qu'on n'instaure "pas de barrière" au commerce. "Les barrières, ce sont nous qui les déterminerons", a répondu Mme Le Pen. "Les droits de douanes, c'est de la micro-chirurgie. Ca veut dire qu'en règle générale, on ne met des droits de douanes que sur les produits que nous devons, pour nos produits français, protéger, et qui sont l'objet d'une concurrence internationale déloyale".

"On détermine le temps, le niveau, les produits, les pays avec lesquels nous mettons des droits de douane", a-t-elle poursuivi. "Les droits de douane, c'est une régulation qui permet de rétablir la loyauté de la concurrence", a-t-elle conclu.


J'ai fait exactement ce que le peuple français attendait de moi.


Marine Le Pen s'est félicitée à Dol-de-Bretagne d'avoir "fait exactement ce que le peuple français attendait" d'elle en offusquant les "marquis poudrés", lors du débat télévisé qui l'a opposée à Emmanuel Macron mercredi soir.

"Ces marquis poudrés ont trouvé ça insupportable qu'on puisse venir réclamer des explications ou démontrer quel est le vrai visage de leur chouchou. Je suis désolée de leur avoir causé des désagréments mais j'ai fait exactement ce que le peuple français attendait de moi", a estimé la candidate FN lors de sa visite.

"J'ai réussi ce que je souhaitais faire, embêter M. Macron, mais j'ai vu la violence des réactions de la presse qui était presque une réaction de classe", a-t-elle ajouté.

Marine Le Pen est arrivée en quatrième position en Bretagne lors du premier tour de la présidentielle, le 23 avril, obtenant 15,33% des suffrages, bien loin d'Emmanuel Macron qui y a recueilli 29,05% des voix.

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