Le navire géant de la Compagnie des Pêches de Saint-Malo, l’Annelies Ilena tarde à être en service. Salariés et direction organisent une manifestation, ce vendredi 17 mai. Objectif : dénoncer la lenteur de l’Etat, qui n’a toujours pas donné son accord. Hasard du calendrier, la tête de liste LR aux élections européennes, vient justement rendre visite aux employés.
Ras-le-bol général à la Compagnie des Pêches de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine). Ouvriers et direction manifestent, ce vendredi 17 mai, devant leur usine. Une mobilisation est prévue dès 16 heures par une cinquantaine d’employés. Tous profitent de la venue de François-Xavier Bellamy, tête de liste LR aux élections européennes, dès 15 heures, pour faire part de leur inquiétude concernant l’Annelies Ilena.
15 millions d’euros ont été investis pour aménager une usine de surimi à bord de ce chalutier géant, véritable mastodonte des mers. Problème : l’Etat n’a toujours pas validé le projet de la compagnie, empêchant la reprise d’activités. Le nouveau bateau de 145 mètres de long est destiné à remplacer le navire historique, le Joseph Roty II et son usine embarquée de production, pour juin 2024.
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"Les salariés sont vent debout. L’Etat fait la sourde oreille, les employés n’en peuvent plus, nous n’avons aucune nouvelle. Que ce soit la direction ou les salariés, on est tous dans la même galère, dans l’attente d’une réponse", précise un responsable de l’entreprise. "François-Xavier Bellamy vient nous apporter son soutien, ça donne de l’écho à notre combat, mais il n’a aucun pouvoir décisionnaire, c’est sûr".
Une activité au ralenti
L’autorisation de transfert des activités reste bloquée, alors que l’investissement a été réalisé. "La situation est critique. Il faut savoir que nous sommes les seuls quasiment dans ce domaine à avoir la maîtrise de la pêche du merlan bleu, jusqu’à la transformation en surimi", ajoute Florian Soisson, directeur général du groupe.
Nous prévoyons une perte de chiffre d’affaires de six millions d’euros cette année avec 30 marins en activité partielle et 160 emplois menacés.
Florian Soisson, directeur général de la Compagnie des Pêches Saint-Malo
Le groupe compte 350 collaborateurs. "Sans décision de l’état, les conséquences sont là. Nous prévoyons une perte de chiffre d’affaires de six millions d’euros cette année avec 30 marins en activité partielle et 160 emplois menacés", précise Florian Soisson.
Sans accord, mais avec des opposants
Le nouveau navire pourra traiter jusqu’à 400 000 kilos de poisson toutes les 24 heures, avec une capacité de stockage de 7 millions de kilos.
Un bénéfice pour l’entreprise, mais contesté par de nombreuses associations écologistes. Qualifié de « pilleur des mers » par les militants, le navire propriété d’une société néerlandaise, attend l'aval des autorités. Une réunion publique est prévue avec François-Xavier Bellamy dans la soirée.