Jean-Luc Bourgeaux a finalement tranché. Suite à l'élection du député Gilles Lurton à la mairie de Saint-Malo, c'est lui qui siégera maintenant à l'Assemblée nationale. Maire de Cherrueix durant plus de 19 ans, l'agriculteur est monté dès ce mardi à Paris pour découvrir son nouveau poste.
"Ca y est, j'ai mon cartable ! Et le badge ne devrait pas tarder !" Jean-Luc Bourgeaux veut être efficace. Sitôt dit, sitôt fait. Lundi 27 juillet : il annonçait officiellement prendre la suite de Gilles Lurton en tant que député de Saint-Malo à l'Assemblée nationale. Mardi 28, le voilà donc à Paris.La preuve que je n'y vais pas à reculons. Dès ce matin, j'ai commencé les démarches pour prendre possession des lieux et de la fonction !
Si le maire de Cherrueix et suppléant de Gilles Lurton a longtemps hésité à prendre sa place de député à l'Assemblée, c'est parce qu'il est attaché à son pays : "Je suis un passionné, engagé depuis plus de 30 ans, justifie celui qui est aussi vice-président de la communauté de communes du pays de Dol et du Mont Saint-Michel et engagé syndicalement dans la production et distribution de l'eau du pays de Saint-Malo.
"Au début, c'est clair, j'aurais préféré poursuivre mes missions localement." Mais il a fallu trancher. Gilles Lurton, ne pouvant plus être maire de Saint-Malo et député, loi du non cumul des mandats oblige, c'est donc, son suppléant, qui siégera maintenant à l'Assemblée. "Maintenant que c'est décidé, ça y est : j'y suis !"
Terre-à-terre, même à l'Assemblée
Agriculteur de métier, Jean-Luc Bourgeaux est un pragmatique. "J'ai les pieds sur terre, c'est mon côté agriculteur. Je sais qu'il faut travailler pour réussir. Je n'ai que 22 mois, je ne veux pas perdre de temps !" Dès ce mardi matin, il n'a donc pas traîné. Avec Gilles Lurton, il a découvert les couloirs de l'Assemblée, fait les premières démarches administratives et rencontré les membres de son groupe politique : "J'ai passé deux heures ce matin avec Les Républicains apparentés. D'ailleurs, on y a parlé agriculture, et notamment de betteraves sucrières dont la saison s'annonce catastrophique..."
Lui qui a longtemps élevé des vaches laitières, avant de devenir céréalier, s'occupera tout particulièrement des sujets agricoles au sein de la commission des affaires économiques.
On a fait des bêtises dans le passé, je le reconnais, mais se priver de tout apport fait planer le risque d'une crise sanitaire !
"Pour moi, quand quelque chose est malade, il faut lui trouver une solution. Cela vaut pour les hommes comme pour les plantes" poursuit-il. Face aux questions écologiques qui gagnent du terrain et la remise en cause de certains modes de production, lui prône le cas par cas : "Moi dans ma ferme, quand j'avais des vaches laitières, je ne traitais pas mes prairies, mais ça dépend des productions !... Il ne faut pas généraliser. Je ne suis pas un opposé systématique, mais je connais mon métier", prévient-il avant de finir : "Ce n'est pas parce que je suis maintenant député que je vais de changer. Ca va peut-être déplaire à certains..."
Dans la continuité de Gilles Lurton
Lui qui travaille depuis 20 ans avec Gilles Lurton, s'inscrit dans la même lignée que l'ancien député malouin : "Nous sommes très complices depuis des années. J'ai pris la même permanance, le même bureau, le même groupe... Tout, pour être efficace !"
Mais avant de siéger à l'Assemblée, le nouveau député a encore un peu de temps devant lui. Parce qu'il y a les vacances, puis quelques travaux, ce ne devrait être que mi-septembre, pour les premières questions au gourvenement. "Là, je m'assoirai pour la première fois dans mon fauteuil dans l'hémicycle."
Un calendrier qui colle plutôt bien avec ses autres contraintes professionnelles. "Mes vacances de député, je les passerai sur mon tracteur" se réjouit l'élu, bien content de pouvoir être présent au moment de la récolte. "Cela n'arrive qu'une fois par an, c'est important..."
Quant aux 1100 habitants de Cherrueix, il ne les oublie pas : "Beaucoup sont heureux pour moi, parce que devenir député, c'est une récompense après 30 ans d'engagement, mais certains se posent aussi des questions... C'était tellement facile durant plus de 19 ans d'aller 'voir Jean-Luc' tout simplement..." Des habitants qui devront donc retourner voter pour des élections municipales totales. Auront-ils le choix entre plusieurs listes ? Il est encore trop tôt pour le savoir.