Pour les 80 ans du Débarquement, un Ehpad de Saint-Malo a organisé une exposition pour mettre en lumière les témoignages de ses résidents qui ont vécu la libération de la ville. L'événement a lieu jusqu'au 21 juin 2024.
Pour célébrer le 80e anniversaire du Débarquement des alliés, la Maison Plessis-Pont-Pinel, à Saint-Malo, organise une exposition qui met en lumière les récits et témoignages de quelques résidents de l'Établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad).
Le 17 août 1944, les alliées ont libéré Saint-Malo, et nos ainés s'en souviennent comme un moment particulier de leur vie.
Tout juste 9 ans en 1940
Dans moins de deux semaines, Maria Boucher célèbrera son anniversaire. Elle aura 93 ans le 18 juin prochain. Le jour de l'appel du Général de Gaulle en 1940, elle venait de fêter ses 9 ans. "On était tous là, surtout les parents, mais les enfants ont suivi la marche, aux aguets d'entendre quelque chose à la radio", raconte-t-elle.
Comme elle, ils sont une dizaine à livrer leur témoignage de la Seconde Guerre mondiale sur les murs de cet Ehpad. C'est le cas d'Elisabeth Le Tutour, 89 ans, dont les souvenirs sont encore intacts. "Les défilés de l'armée allemande dans les rues, les bombardements, les détonations lointaines dont on se demandait si c'était une maison ou un bateau", cite-t-elle. Sur une plaque dressée à son nom et accrochée aux murs dans le cadre de l'exposition, on peut lire : "Quand on nous a annoncé l'arrivée des Américains, on a cru à un canular. Tout le monde s'est planqué, car ça bombardait dur."
"C'était horrible"
Ces récits sont rassemblés dans une exposition pour les 80 ans du Débarquement. "Dans nos établissements, on a des personnes qui ont vécu à des moments différents de nous, qui sont encore aujourd'hui, malgré leurs âges et leurs difficultés, leurs déficiences, tout à fait capable de transmettre l'histoire, la mémoire aux plus jeunes", explique Anne-Gaëlle Pauvert, directrice de la Maison Plessis-Pont-Pinel.
C'est d'ailleurs la première fois que le petit-fils de Marie Tul, elle aussi résidente de l'Ehpad, découvre ce témoignage : "J'ai vu deux soldats américains morts qui flottaient dans la mer. Ma mère me disait "ne regarde pas", mais je les avais bien vus. C'était horrible", lit-il sur ces petites plaques accrochées aux murs comportant les témoignages. "Je ne savais pas, commente-t-il. Et de l'entendre me dire que c'est des images qui resteront toujours et qu'elle a vécu, que ce sont des images fortes. C'est une espèce de pudeur, c'est vrai qu'on n'en a pas beaucoup parlé."
L'histoire racontée par nos ainés, c'est jusqu'au 21 juin à la Maison Plessis-Pont-Pinel.