Saint-Malo. Avec le bail réel solidaire, des appartements 2 à 3 fois moins cher à proximité de la mer

A Saint-Malo et sur la Côte d'Emeraude, des familles modestes et de jeunes actifs vont pouvoir à accéder à la propriété à des prix défiant toute concurrence. 2200 euros au m2 contre deux à trois fois plus d'ordinaire sur ce littoral. Des prix cassés que permet le bail réel solidaire. Explications.

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C’est l’une des plus belles cartes postales de Bretagne. Quartier Rotheneuf à St Malo. Qui ne rêverait pas d’habiter à proximité ?

Pour Vanessa, aide-soignante à l’hôpital ou Mustapha, salarié depuis 10 ans chez Beaumanoir, c’est pour bientôt. Anciens locataires dans la Cité corsaire, les voilà désormais chacun propriétaires d’un appartement à 400 m de la mer, là où d'ordinaire, les prix de l’immobilier sont prohibitifs pour qui veut acheter son premier logement.

2 200 € du mètre carré : deux à trois fois moins cher que le prix du marché

La résidence, réalisée par la coopérative Keredes et qui sort à peine de terre, est faite de trois ilots. En tout une trentaine de logements, avec terrasses, balcons ou jardins privatifs, et place de parking. Du T2 au T5, les appartements ont été vendus entre 110 et 225 000 euros. C'est environ 2 200 € du mètre carré, contre deux à trois fois plus à proximité.  

Bail réel solidaire : on achète le bâti, pas le foncier

Les prix cassés s’expliquent par la nature du programme, en bail réel solidaire. Avec le BRS, vous n’achetez que les murs, pas le terrain. Et vous versez un loyer d’un euro au mètre carré, ici entre 46 et 102 euros/mois.

Si le dispositif existe déjà dans d’autres villes pionnières en France comme à Rennes, "à Saint-Malo, où le projet est né en 2017, c'est une première", indique Patrick Sciberras, le président du Foncier Coopératif Malouin, société coopérative d’intérêt collectif qui réunit les principales collectivités de la Côte d'Emeraude, les acteurs Hlm et privés du territoire, et des acteurs majeurs du tissu économique local.

Le BRS permet aux familles modestes et aux jeunes actifs locaux d’accéder à la propriété à proximité de leur lieu de travail, ce qui était devenu quasi impossible au regard de prix du marché qui s'envolent notamment à cause de la demande en résidence secondaire    

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ITV Patrick Scibérras Pdt du Foncier Coopératif Malouin ©FTV

Plafond de ressources, et plue-value très limitée

Le BRS est très encadré. Plafond de ressources pour pouvoir y accéder, et plus-value limitée en cas de revente, à un nouvel acheteur qui sera également soumis à un plafond de ressources.

"Ainsi, l’outil permet de lutter contre la spéculation immobilière, récurrente sur le littoral. Il est plus plus intéressant que le PSLA, (prêt social de location accession)", explique Serge Besseiche, adjoint à l’urbanisme à Saint-Malo. A la clé, l'opportunité pour le tissu économique local, qui est partenaire du programme, et pour la Ville, de conserver ses actifs."  

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ITV Serge Besseiche, adjoint à l'urbanisme à Saint-Malo ©FTV

Pour acheter, j’aurais dû m’exiler loin de Saint-Malo

Pour Vanessa, aide-soignante à Saint-Malo, c'est une aubaine. Avec sa fille, elle accède enfin à la propriété après des années en location. "J'ai un salaire qui n'est pas mirobolant, dit-elle. Jamais je n'aurais pu acheter au prix du marché. Là, je vais pouvoir habiter pas trop loin de mon travail. Et dans un cadre magnifique, à proximité de la mer"   

Un discours que tient également Mustapha, 37 ans, lui aussi nouveau propriétaire. "Cela fait 10 ans que je travaille sur Saint-Malo, dix ans que je suis locataire, je vis seul. Accéder à la propriété à ce prix-là, 110 000 euros le T2, avec un balcon, une chambre à part, c'est une chance... Logiquement, c’est deux fois, voire même trois fois plus cher depuis la Covid. Pour acheter, j’aurais dû m’exiler loin de Saint-Malo. Bien sur je ne suis pas propriétaire du foncier, je ne ferai pas de grosse plus-value à la revente, mais ce n'est pas le but. Mon souhait, c'était juste de vivre ici. A Saint-Malo."   

x ©FTV

Et le dispositif va s'étendre sur la Côte d'Emeraude. "Environ 350 logements vont voir le jour dans les 5 ans qui viennent, précise Patrick Sciberras, le président du Foncier Coopératif Malouin. Toujours sur Saint-Malo, mais aussi à Lancieux, Saint-Lunaire, Saint-Briac ou Dinard." 

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