Saint-Malo. L'ancien ingénieur biologiste avait incité son fils à fumer du cannabis

Un ancien ingénieur biologiste, aujourd'hui âgé de 74 ans, avait été condamné par le tribual correctionnel de Saint-Malo pour avoir incité son fils, devenu gros consommateur, à fumer du cannabis. L'homme fait aujourd'hui appel.

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Un ancien ingénieur en biologie de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) a contesté ce mardi 5 avril 2022 devant la cour d'appel de Rennes la condamnation pour "provocation directe de mineur (...) à l'usage illicite de stupéfiants" dont il avait fait l'objet devant le tribunal correctionnel de Saint-Malo le 12 mars 2020.

Jean-Claude X., âgé aujourd'hui de 74 ans, avait en fait incité son fils à fumer du cannabis : il lui en avait glissé dans sa carte d'anniversaire pour ses 16 ans. Pour ces faits, le retraité avait écopé de six mois de prison avec mise à l'épreuve. Il avait aussi dû verser 1 € symbolique à la mère de son fils, sa troisième épouse, dont il est séparé.

Ce musicien de blues né à Saint-Pierre (La Réunion) avait eu ces mésaventures judiciaires dans la foulée d'un signalement fait le 11 octobre 2019 aux autorités par le proviseur du lycée privé de la Providence, à Saint-Malo : un membre du personnel éducatif avait en effet repéré un échange suspect entre son fils et un autre élève de l'établissement.

Les policiers avaient alors appris auprès de la mère de l'adolescent qu'elle avait elle-même effectué une "perquisition maternelle" au sein de la chambre de son fils, et qu'elle y avait retrouvé une balance de précision et 100 g de résine de cannabis. Elle avait alors incriminé son ex-mari, qui ne s'était "jamais caché" de fumer du cannabis devant leur enfant.

Il avait offert un narguilé a son fils

Les investigations avaient permis de découvrir que l'adolescent était reparti vivre un mois plus tôt chez son père : il se montrait "particulièrement vindicatif" avec sa mère et avait "cassé des choses" dans sa maison.

La perquisition chez Jean-Claude X. s'était avérée fructueuse : dans la chambre de son fils, avaient été découverts un plant de cannabis, du matériel nécessaire à la culture, plusieurs sachets de conditionnement, un grinder et un couteau. Dans le salon, une balance de précision avec des résidus de cannabis avaient également été saisie par les forces de l'ordre.

Mais cette balance était en fait "pour peser le courrier", avait certifié le prévenu lors de sa garde-à-vue ; il "ne savait pas" non plus à quoi correspondait la feuille de comptes retrouvée dans la chambre de son fils. En revanche, le septuagénaire admettait avoir offert un narguilé à son fils, qui fumait "deux à trois fois par semaine" depuis "six mois environ" selon lui.

Jean-Claude X. avait dit lui avoir fumé par le passé "jusqu'à dix joints par jour", "ne pas cracher sur un pétard" si on lui en tend un et "ne pas être contre la dépénalisation" du cannabis en France. Son fils avait de son côté reconnu qu'il avait pu fumer en présence de son père "sans en être empêché". Il rêve aujourd'hui de devenir ingénieur, comme lui.

Le père est aujourd'hui en surendettement

"Depuis, son fils a été suivi au Csapa [Centre de soin, d'accompagnement et de prévention en addictologie] et il a diminué sa consommation", a relevé la présidente de la chambre des appels correctionnels de la cour d'appel de Rennes. "Mais cet usage de stupéfiants, avec ces sachets de conditionnement, pose question : on se demande comment il la finançait."

Jean-Claude X., lui, a été placé depuis cette affaire sous curatelle renforcée, à sa demande, en octobre 2020 par le juge des tutelles de Saint-Malo : l'ancien ingénieur est en surendettement alors qu'il touche pourtant 1.800 € de retraite.

Locataire dans le parc HLM, il avait déjà été condamné trois fois par la justice, notamment pour "harcèlement en vue d'obtenir des faveurs sexuelles" et des "menaces de mort".

L'avocat général, pour sa part, a préconisé à la cour d'appel de Rennes de confirmer en tous points le jugement du tribunal correctionnel de Saint-Malo. L'avocat de la défense, qui plaidait en l'absence de son client, a lui demandé aux juges rennaises de relaxer le septuagénaire au vu de "l'altération" de son discernement : il "ne comprend pas tout" ce qu'on lui dit, selon lui.

"Il vit dans un autre monde, où il n'a jamais été condamné, mais il a en réalité des troubles psychiques graves", a assuré l'avocat. "Quand il a été entendu en audition, il a dit un peu n'importe quoi. C'est d'ailleurs le parquet qui a saisi le juge des tutelles : les enquêteurs se sont rendus compte que ça n'allait pas bien dans sa tête."

La décision a été mise en délibéré.

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