Saint-Malo : la mairie valide le permis de construire d'un nouveau terminal ferry mais sa hauteur pose toujours problème aux Malouins

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Le maire de Saint-Malo a validé ce mardi 13 août le permis de construire d'un nouveau terminal ferry, celui du Naye étant devenu vétuste et inadapté. Problème : le bâtiment, notamment ses dimensions, pose question. ©V. Chopin et T. Bouilly, P.Y. Cheval / France 3 Bretagne

Gilles Luton, le maire de Saint-Malo a décidé ce mardi 13 août 2024 de signer le permis de construire d'un nouveau terminal ferry. Un projet de modernisation financé par le Conseil régional de Bretagne qui l'étudie depuis 2019. Si tout le monde reconnaît la nécessité de construire un nouveau bâtiment, ses dimensions posent toujours question...

"Pour moi, ce n'est pas la décision la plus facile..." Gilles Lurton, le maire de Saint-Malo ne s'en cache pas devant les journalistes réunis ce mardi 13 août dans la salle du conseil municipal de Saint-Malo. 

"Ce serait plus facile pour moi de dire non à cette demande de permis de construire. Il y a tellement d'opposants..." Mais l'élu malouin a fini par dire oui, il valide le permis de construire d'un nouveau terminal ferry. "J'assume, parce que je crois en l'avenir du port, et de Saint-Malo." 

Fiabiliser le trafic

Le projet est porté par le Conseil régional de Bretagne, propriétaire des lieux depuis 2007. En 2019, celui-ci a engagé un programme de rénovation qui vise à moderniser le terminal du Naye et sa gare maritime. Un projet ambitieux : 150 millions d'euros, et indispensable aux yeux du plus grand nombre, conscient de la vétusté des lieux.

"Saint-Malo est un des trois ports majeurs bretons, commence Stéphane Perrin-Sarzier, vice-président du Conseil régional de Bretagne en charge du dossier. "L’objectif c’est que ce port qui est à la fois une frontière et un point d’entrée reste attractif. Il faut fiabiliser le trafic passager et fret vers le Royaume-Uni et les îles anglo-normandes, et que ces trafics ne partent pas ailleurs, car il y a de la concurrence notamment avec les ports normands."

Outre les aménagements prévus alentours pour permettre notamment que des embarquements et débarquements puissent se faire simultanément, un nouveau terminal ferry doit donc être construit. Un bâtiment de 200 mètres de long, mais surtout de 8 mètres de haut. C'est précisément cette hauteur qui pose problème depuis plusieurs années aux opposants.

"Un jour noir"

"C'est un projet surdimensionné qui défigure l'emblématique perspective sur la façade sud de l'Intra-Muros" s'agacent les différentes associations qui se sont mobilisées depuis trois ans…

Selon eux, l'utilité de ce bâtiment ne fait aucun doute, mais c'est sa conception, telle que proposé par le Conseil régional qui est critiquable et injustifiée : "Il n'y a aucune raison de sécurité, aucune raison d’exploitation de faire gare aussi haute. Il n'y a pas besoin de faire deux niveaux et plus de 7.000 mètres carrés de bâtiment" s'émeut Patrick Margron, le président de l'association APPSAM créée par le collectif Sablons à l'origine de la mobilisation.

"D'autres projets sont possibles, nous les avons proposés mais nous n'avons pas été entendus. Le Conseil régional et la mairie parlent de concertation, mais la réalité est toute autre. Aujourd'hui c'est vraiment un jour noir" regrette-t-il en pointant du doigt le déni démocratique.

Plus de 18.300 personnes ont en effet déjà signé une pétition : "Oui à la modernisation du terminal ferries du Naye: NON à la balafre de Saint-Malo !"

Les opposants promettent aujourd’hui de faire "invalider ce projet qui vient d'être validé" par la mairie de Saint-Malo. Ils ont deux mois pour formuler un recours auprès du tribunal administratif.

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