Selon les syndicats de la Caisse Primaire d'Assurance Maladie, le fonctionnement en interne ne cesse de se dégrader, conduisant à une baisse de la qualité de service rendu aux assurés, alors que les sollicitations ne cessent d'augmenter depuis le début de la crise sanitaire.
"Je ne sais plus à quelle porte taper. Nous ne sommes pas entendus." L'alerte est lancé par David Legay, délégué syndical CFDT à la CPAM d'Ille et Vilaine. Selon lui, les français "ne se rendent pas compte" de la dégradation des conditions de travail en interne. Pourtant la situation les concerne directement.
La caisse d'Ille-et-Vilaine se charge de la consultation de tous les mails provenant de la région bretonne. Selon le syndicaliste, "15 000 mails non lus restent constamment en stock", faute de personnel pour les traiter. "Nous pouvons traiter 6000 mails par jour maximum". Même constat concernant la plateforme téléphonique. "Avant la crise, nous répondions à 90% des appels. Maintenant, nous en sommes à 50%, voire 40% certains jours".
Des milliers de dossiers en attente
Plusieurs milliers de dossiers pour arrêt maladie ou accident du travail sont également en attente. " Certains assurés attendent d'être indemnisés depuis près de 3 mois" , affirme David Legay.
Depuis le début de la crise sanitaire, la recrudescence des sollicitations est réelle. "Nous subissons une augmentation massive à laquelle nous n'arrivons plus à faire face".
Mais selon le syndicat majoritaire, la diminution des effectifs reste le problème principal. De 2004 à 2019, au niveau national, les organismes de Sécurité Sociale ont perdu environ 15% de leurs effectifs, selon le projet de loi de financement de la Sécurité Sociale 2021.
Le système est en danger
David Legay,Délégué syndical CFDT
Pas de chiffre à l'échelle régionale, mais sur un effectif de 850 salariés permanent dans le département, la CFDT comptabilise près de 50 départs chaque année. Des départs qui ne sont parfois pas remplacés. "Depuis quelques années, la politique c'est de remplacer environ 60% des départs. Et on ne sait pas pourquoi, en 2022, il n'y aura que 5 renouvellement seulement", précise David Legay.
Résultat, selon lui, les arrêts de travail ont augmenté de l'ordre de 40% dans le département. "Les salariés sont au bord de la rupture. Pour libérer des ressources humaines, nous sommes même obligés de fermer les accueils sans rendez-vous dans toutes les CPAM de France" , abonde le délégué syndical.
Une alerte lancée par la CFDT aussi bien pour les salariés que pour les assurés. " Nous sommes convaincus que les citoyens ont beaucoup à perdre car le système est en danger", conclut-il.