Un habitant de Baulon, en Ille-et-Vilaine, a été condamné ce lundi 21 mars 2022 par le tribunal correctionnel de Rennes à un an de prison ferme, et trois autres avec sursis probatoire, pour avoir fait subir des viols à la mère de ses enfants, chaque jour pendant six ans, dans leur maison de Plélan-le-Grand.
D., qui habite aujourd'hui la commune de Baulon, avait été dénoncé par sa compagne, avec qui il avait vécu quatorze ans : cette mère de famille paraplégique avait décrit aux gendarmes "des violences verbales, un dénigrement régulier, des insultes", de la part du père de ses deux fils, à leur domicile de Plélan-le-Grand.
Mais surtout, celle qui initialement n'avait "pas souhaité porter plainte" contre son ex-conjoint avait relaté "des atteintes sexuelles sous l'emprise de l'alcool" : le prévenu lui demandait notamment de "se mettre nue, parfois devant les enfants".
Cette femme contrainte d'être en fauteuil au domicile et de se déplacer en béquilles à l'extérieur avait également été victime des viols de son ancien compagnon, "tous les jours", entre 2013 et 2019, selon le prévenu lui-même : il exigeait des fellations et des rapports sexuels à sa compagne de l'époque.
Elle lui avait d'ailleurs précisé à plusieurs reprises qu'il s'agissait de "viols" mais lui ne s'en "souvient pas" à cause de sa consommation quotidienne de whisky.
13.000 jours et 13.000 nuits pendant lesquels elle a subi cette violence sexuelle domestique
L'enquête avait initialement été orientée vers la cour d'assises d'Ille-et-Vilaine, où D. - dont le casier judiciaire est jusqu'à lors vierge - aurait dû comparaître pour ces"faits criminels. Mais la victime avait "accepté la correctionnalisation", et donc la requalification des faits en agressions sexuelles.
"Six ans, ça fait 13.000 jours et 13.000 nuits, pendant lesquels cette femme a vécu avec quelqu'un d'alcoolisé tous les jours qui lui a fait subir cette violence sexuelle domestique", avait résumé le procureur de la République, avant de requérir une peine de deux ans de prison ferme et deux autres avec sursis à l'encontre du prévenu.
Finalement, le tribunal correctionnel de Rennes l'a condamné à un an de prison ferme et trois autres avec sursis probatoire : D. sera contraint de se soigner, de travailler et d'indemniser la victime à hauteur de 3.600 € pour le préjudice moral et ses frais d'avocat.
Il aura interdiction de venir chez elle, de la recontacter et ne pourra être élu pendant cinq ans. Enfin, il sera inscrit au Fichier judiciaire des auteurs d'infractions sexuelles (Fijais), ce qui l'obligera à pointer au moins une fois par an pendant vingt ans au commissariat de police ou à la brigade de gendarmerie la plus proche de son domicile.