Les gendarmes ont mené une opération nocturne de dépistage alcool et stupéfiants entre La Gravelle et Rennes, avec pour cible les camions. Objectif, éviter un sentiment d'impunité sur un réseau breton sans péages. D'ordinaire, c'est aux péages que les chauffeurs sont habitués à se faire contrôler.
Il est un peu plus de 21 heures ce mardi 8 septembre. Les gendarmes se sont positionnés un peu après la Gravelle, en direction de Rennes. Six véhicules sur une bretelle de la voie express, avec pour cible les poids-lourds.
Dès qu'arrive un camion, le gyrophare est actionné, et le chauffeur routier invité à rejoindre la prochaine sortie. L'opération de dépistage alcoolémie et stupéfiants va durer trois heures.
Eviter "le sentiment d'impunité" hors du réseau autoroutier
"Ce type d’opération de nuit est une première en Ille-et-Vilaine", souligne le capitaine Hervé Castel, commandant en second de l’Escadron de sécurité routière. Nous voulons montrer qu’on peut être présent sur des créneaux horaires où on ne nous attend pas. D’ordinaire, les contrôles s'effectuent surtout de jour, et sont souvent axés sur le respect de la réglementation sur les horaires de travail."
C'est un avertissement. On sait qu'intercepter un poids-lourd sur une quatre-voies n’est jamais chose facile, parce qu’il faut veiller à ne jamais mettre en danger les usagers. Du coup, pour les contrôles, les forces de l’ordre privilégient souvent les péages, où les camions sont obligés de s’arrêter, c'est moins dangereux. Mais quand il arrivent en Bretagne, les chauffeurs savent qu’ils n'auront plus de péages, qu’il pourront rouler jusqu'à Brest avec bien peu de chance de se faire intercepter. Et ça peut créer un sentiment d’impunité chez certains. Alors on est là pour montrer qu’on peut intervenir de jour comme de nuit.
Un chauffeur : "On est quasi tous réglo dans ce métier, il ne faut pas de brebis galeuses..."
A l’heure du dépistage salivaire, la quasi totalité des routiers reconnaissent qu’ils n’ont jamais été soumis à ce genre de tests. "Cinq ans que je conduis un poids lourd, et c’est la première fois. Je suis surpris, mais c’est très bien", indique l'un d'entre eux qui s'en va décharger du soda sur Bégard.
Si ça permet de faire le ménage dans la profession, de virer des mecs qui sont des dangers sur la route, et qui nous font - tous - passer pour des dangers, tant mieux. Nous, on se casse le cul à faire un métier pas facile, on ne picole pas, on ne se drogue pas, et on a toujours des brebis galeuses qui nous font tous passer pour des méchants. Alors que la quasi totalité des routiers sont réglos.
Une trentaine de poids-lourds, aucune infraction
Sur une cinquantaine de kilomètres en direction de Rennes, une trentaine de poids lourds vont être comme çà interceptés. Sous l'oeil du substitut du procureur, en charge de la sécurité routière au Parquet de Rennes, tous les contrôles vont se révéler négatifs.
Les chauffeurs routiers ne sont pas dans le collimateur. Il n'y a pas plus d'infractions dans cette corporation que dans le reste de la population. Mais c'est important de prévenir que des contrôles peuvent se dérouler partout, en dehors des autoroutes, de jour comme de nuit. On ne fait pas la chasse aux infractions. En l'occurence, on remarque ce soir que la législation est respectée. Tous les controles sont négatifs. Ça permet de montrer que la très grande majorité des chauffeurs routiers respecte la règle. Et c'est heureux, parce qu'avec un poids lourd entre les mains, un écart de comportement avec des consommations d'alcool ou de toxiques peut se révèler rapidement dramatique.
Il est bon de rappeler, qu'en cas de dépistage positif, le permis du chauffeur routier est immédiatement suspendu, et le poids-lourd immobilisé.