Doux vient d'être placé en redressement judiciaire pour 6 mois par le tribunal de commerce de Quimper.
Le tribunal a autorisé la poursuite d'activité, sous l'autorité d'un syndic. Un administrateur judiciaire a été nommé. Cette décision concerne les 24 sociétés du groupe. Les salariés sont inquiets et craignent des suppressions d'emploi.
Le groupe volailler Doux a été placé à sa demande en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Quimper pour une période d'observation de six mois.
Le groupe familial va mettre en place "un plan d'aide destiné aux fournisseurs stratégiques et aux éleveurs afin qu'ils ne subissent aucune difficulté", explique le groupe, dans un communiqué. Ce plan devrait être mis en place dès lundi.
"Le choix de la sécurité"
Le redressement judiciaire est envisagé par le groupe "comme une période importante visant à mettre au point un nouveau plan d'affaires centré sur ses activités françaises", détaille Doux, qui précise que "les autorités publiques déploient tous leurs efforts pour que la procédure qui s'ouvre, essentiellement technique et liée au niveau d'endettement, n'affecte pas ses opérations".
De son côté, le directeur général délégué du groupe, Jean-Charles Doux, nommé le 24 mai dernier, a déclaré qu'en "se plaçant sous le régime du redressement judiciaire", le groupe "a fait le choix de la sécurité".
"Les plans de refinancement qui nous ont été proposés reposaient sur des solutions à court terme qui n'offraient pas de garanties suffisantes sur la continuité et la préservation des intérêts régionaux historiques du groupe".
Des syndicats inquiets
Les représentants syndicaux du groupe volailler Doux se sont dits "inquiets" pour l'avenir des 3.400 salariés en France de l'entreprise qui vient d'être mis en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Quimper.
"3.400 salariés sont touchés, mais il n'y a pas que le personnel de Doux, il y a la sous-traitance qui travaille pour le groupe Doux, les aviculteurs, les fournisseurs, ce seront des milliers d'emplois qui seront touchés au niveau de la région Bretagne", a déclaré à la presse la déléguée centrale FO Nadine Hourmant.
Des syndicats remontés
"Un procureur au Brésil (où Doux détient depuis 1998 sa principale filiale à l'étranger) est en train de mener une enquête sur des transferts de fonds qui sont assez élevés", a déclaré à l'AFP le délégué CGT de Doux. "Je soupçonne que tout le monde n'a pas été très honnête", a-t-il ajouté. "Le groupe Doux s'est coupé d'argent qu'il a investi au
Brésil sans pouvoir développer en France les outils de production", a pour sa part
déclaré le délégué CFDT Jean-Luc Guillart. "Je souhaite que les gens qui nous ont fait aller où on est actuellement puissent avoir à payer ce qu'ils ont fait. C'est pas normal qu'on laisse aller une entreprise dans le mur", a-t-il ajouté.
3400 salariés dans l'attente
Doux a annoncé jeudi la nomination d'un nouveau directeur général délégué, Jean-Charles Doux, fils du PDG Charles Doux. Le groupe a une dette globale de quelque 437 millions d'euros, selon la CGT, dont plus de 200 millions d'euros provenant de sa filiale brésilienne Frangosul. Le groupe a récemment cédé la gestion de cette filiale au géant brésilien de la viande JBS Friboi, tout en continuant à en assumer la dette.