Suite au dépôt de bilan du géant de la volaille Doux, les 800 éleveurs-fournisseurs sont inquiets.
Dès ce lundi matin le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll rencontre les deux haut-fonctionnaires qui seront chargé du dossier: Georges-Pierre MALPEL et André NIL. Ils seront à Rennes en début d'après-midi pour rencontrer les membres de la filière volaille impactée par ce dépôt de bilan.
« La préservation de la filière est essentielle c’est pourquoi nous allons, au sein du
ministère dont j’ai la charge, étudier la diversité des situations qui se posent désormais au regard des moyens tant nationaux que communautaires dont nous disposons » a indiqué le ministre de l'Agriculture.
Le gouvernement pose ses conditions
Le Groupe Doux a été placé à sa demande vendredi en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Quimper. Cette décision a été vivement critiquée par le gouvernement et la banque Barclays. Elle a été prise par Charles Doux, patron du groupe, alors qu'une solution était semble-t-il en cours de finalisation avec la banque pour apporter une bouffée d'air de 35 millions d'euros.
"Vu ce qu'il s'est passé, je pourrais considérer quand même qu'il y a là une discussion qui aura lieu", a déclaré Stéphane Le Foll, interrogé par nos confrères d'Europe 1 ce matin pour savoir si M. Doux était encore l'homme de la situation.
"On ne peut pas dire que depuis des années et des mois, il ait montré beaucoup de pertinence dans ses choix industriels, dans ses choix stratégiques et il va falloir qu'il comprenne que, aujourd'hui, si on doit venir en aide (...) ça se fera à des conditions, comme on le dit souvent, du donnant-donnant", a affirmé M. Le Foll.
Inquiétude des éleveurs et des salariés
"Nous ferons tout pour faire en sorte d'éviter une catastrophe (...) économique, sociale, et industrielle" et "pour donner une pérennité à l'emploi et à l'élevage (de volailles) dans le grand ouest", a-t-il souligné.
Avec le groupe désormais placé en redressement judiciaire, "c'est peut-être plus compliqué mais ça permet de remettre les choses à plat", a poursuivi M. Le Foll, soulignant que 40% des poulets consommés en France sont importés.
Il a précisé que la mission des deux émissaires qui devaient se rendre lundi au chevet du groupe sera avant tout de s'occuper des éleveurs, la "responsabilité immédiate" du gouvernement. "Est-ce qu'ils seront payés, les contrats qui ont été signés ont-ils été respectés ou pas?", a-t-il relevé.
Article mis à jour le 4 juin 2012 à 10h12