18 à 25 ans requis contre les marins du Junior, cargo panaméen convoyeurs de 3 tonnes de cocaïne, arraisonné en 2008.
Contre les matelots Sierra-Leonais, « les petites mains du Junior », l’avocate générale de la cour d'assises spéciale de Rennes a requis entre 4 et 7 ans d’emprisonnement.
Contre « ceux spécialement recrutés, les organisateurs et les logisticiens du transport », les peines requises s’étalent entre 18 et 25 ans de réclusion criminelle.
L'avocate générale de la cour d'assises spéciale de Rennes a requis mardi des peines de 4 à 20 ans de prison contre l'équipage du Junior, ce cargo panaméen arraisonné en 2008 par la Marine française au large de l'Afrique, avec 3 tonnes de cocaïne à bord. Elle a également requis des peines de 25 ans de prison contre deux ressortissants grecs accusés d'avoir été les organisateurs du transport, Andrea Tsakiris, présent dans le box des accusés, et Ioannis Zogopoulos, en fuite.
La magistrate a par ailleurs demandé une interdiction du territoire pour les douze accusés, à l'exception de trois matelots sierra-leonais, et du capitaine en second également sierra-leonais pour lequel elle a demandé une exception pour "raisons humanitaires", l'homme souffrant d'une grave affection rénale.
Les plaidoiries ont commencé mardi après-midi. Le verdict est attendu vendredi. Dans son réquisitoire, l'avocate générale Brigitte Ernoult-Cabot a reconnu que les cinq hommes d'équipage (matelots, cuisinier, électricien, mécanicien) ne savaient pas "tout" sur ce chargement que leur navire était allé rechercher en pleine mer, auprès d'un bateau brésilien.
Mais dans cet espace confiné qu'est un navire, ils ne pouvaient pas tout ignorer non plus, d'autant qu'ils ont participé au transbordement de la drogue, a-t-elle expliqué. Elle a requis 4 à 7 ans de prison contre ces marins, qui ont tous fait au minimum 18 mois de détention préventive.
Contre le capitaine en second sierra-leonais, Samuel Thomas, la magistrate a demandé
15 ans, et 18 ans contre le chef mécanicien du navire, Dimitrios Bardoulis, le Grec qui est le seul de l'équipage à avoir reconnu qu'il savait au départ quelle était la mission du Junior.
Elle a également requis 18 ans de prison contre Manuel Ardiles Da Costa, le marin de Guinée-Bissau qui avait réceptionné la drogue livrée par le bateau brésilien, en procédant notamment au comptage des paquets.
Contre le capitaine grec du navire, Sokratis Vassis, qui "n'accepte aucune responsabilité"
mais est "plus" qu'un simple "homme de confiance", elle a demandé 20 ans, de même que pour le représentant de l'armateur grec, Giorgios Galanis.
Enfin les deux organisateurs présumés du transport sur le Junior, Andrea Tsakiris et Ioanis Zogopoulos, en fuite, doivent être condamnés à 25 ans, a-t-elle estimé. Elle a rappelé que selon des experts policiers, le transporteur dans ce type d'opération "peut espérer gagner 3.000 euros sur chaque kilo transporté".
Au total, la cargaison du Junior pouvait être valorisée à "100 millions d'euros", a-t-elle indiqué.