Un chasseur de mines va inspecter l'épave du Père Milo, qui a sombré dans une collision avec un cargo turc.
Un chasseur de mines ira inspecter l'épave du Père Milo, qui a sombré dans une collision avec un cargo turc le 9 avril, au large de Belle-Ile.
Lors de cette collision, le patron-pêcheur du petit chalutier breton Père Milo a disparu en mer et seul le matelot qui l'accompagnait a survécu.
"On a requis un chasseur de mines vendredi pour aller essayer de récupérer le corps et avoir la confirmation que le chalutier était bien en action de pêche", a expliqué à l'AFP Alexis Bouroz, procureur de la République à Lorient.
Le chasseur de mines de Brest se rendra sur l'épave du chalutier dès que la météo sera favorable pour vérifier si les chaluts étaient à l'eau. Si c'était le cas, le bateau de pêche était prioritaire sur le cargo.
Des versions contradictoires
L'équipage du cargo turc (le Lady Özge) "conteste le fait que le chalutier était en action de pêche " et affirme qu'il n'y avait "personne à la passerelle du chalutier", a expliqué M. Bouroz.
Mais le matelot survivant du chalutier affirme pour sa part "qu'ils étaient en action de pêche". "Lui était dans la cuisine, mais il pense que son patron était à la passerelle", a précisé le procureur.
Après la collision, le Lady Özge, qui venait de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) et faisait route vers Dunkerque (Nord), s'était mis volontairement au mouillage au large pour permettre à la justice de faire les constatations et le commandant avait remis de lui-même sa boîte noire aux enquêteurs.
Au moment de l'accident, les marins du Lady Özge, un chimiquier de 120 mètres, s'étaient aussitôt portés au secours des deux marins du chalutier mais n'avaient pu sauver que le matelot.
De nouvelles expertises en cours
Dans le cadre de l'enquête de flagrance pour "homicide involontaire", le commandant et deux membres d'équipage ont été auditionnés le 10 avril. Puis, le 11 avril au matin, le cargo avait repris sa route vers Dunkerque.
Me Michel Quimbert, avocat de l'épouse du patron-pêcheur disparu, a porté plainte auprès du parquet de Lorient et a obtenu du tribunal de commerce de Dunkerque la saisie civile du cargo, qui a été immobilisé à Dunkerque à son arrivée dans la nuit de jeudi à vendredi pour de nouvelles expertises.