Christophe Gaulais, 22 ans, a été condamné à 15 ans de prison ferme pour avoir tué un étudiant, à Rennes.
Un jeune homme de 22 ans, Christophe Gaulais, a été condamné vendredi soir à 15 ans de prison ferme par la cour d’assises d’Ille-et-Vilaine. Dans la nuit du 15 au 16 janvier 2009, il avait frappé de douze coups de couteau Mathieu Laudren, un étudiant en chimie, alors âgé de 23 ans.
Le meurtre s’était déroulé dans la « rue de la soif », à Rennes. Célèbre pour ses nombreux bars, cette rue est point de rassemblement pour les fêtes nocturnes des étudiants rennais.
Christophe Gaulais est resté impassible à l’annonce du verdict, conforme aux réquisitions de l’avocat général qui avait demandé une peine comprise entre 15 et 18 années de réclusion contre l’accusé.
"C'est un verdict qui nous satisfait, qui soulage la famille", a indiqué Me Franck
Berton, l'avocat de la famille de la victime.
Douze coups de couteau
Les faits étaient survenus après une altercation dans un bar de la rue Saint-Michel. Selon l'enquête, cette altercation avait pour origine "une dispute liée à l'accès aux toilettes" d'un bar, suivie d'une "explication" dans une petite impasse à l'extérieur de l'établissement.
Le jeune accusé a reconnu avoir porté de nombreux coups de couteau mais a contesté
avoir voulu donner la mort à la victime, expliquant qu'il ne se reconnaissait pas"dans ce geste-là". "Je pensais juste l'avoir piqué", a affirmé l'accusé, apparu mal à l'aise lors de ses réponses aux questions de la cour, et qui a expliqué avoir été agressé en premier par la victime.
"Douze coups de couteau: on se défend pas", avait observé Me Franck Berton, lors du procès qui avait commencé mercredi. Un médecin légiste avait également indiqué à la barre, jeudi, que l'un des coups mortels, qui avait provoqué une plaie de 14 centimètres au-dessous de la gorge de Mathieu Laudren, plus grand que l'accusé, n'avait pu être porté qu'alors que la victime était à terre.
En fuite pendant un an
Christophe Gaulais avait pu prendre la fuite sans être inquiété malgré plusieurs témoins, mais avait été identifié, puis arrêté en février 2010 à Barcelone, grâce à une dénonciation.
Au début de son procès, le jeune homme avait évoqué une enfance difficile, avec une exclusion à 11 ans du collège alors qu'il s'occupait de son frère cadet handicapé à 80%, sur fond d'alcoolisme et de violence paternelle.
"Je regrette ce qui s'est passé et je présente mes excuses à la famille" a déclaré Christophe Gaulais, avant que les jurés ne partent délibérer.