Le décret, qui définit les produits de première nécessité, qui pourront continuer à être vendus dans la grande distribution, a été publié mardi matin. Au nom "de l'équité et de la sécurité sanitaire", le gouvernement a décidé de fermer les rayons non essentiels à partir de ce mercredi 4 novembre.
Liste en main et l'air perplexe, une grand-mère arpente le rayon jouets de cette grande surface de l'agglomération rennaise. Avec quatre petit-enfants à gâter pour Noël, elle avait bien prévu de s'y prendre à l'avance "mais pas dès le 2 novembre", souffle-t-elle. Une rangée plus loin, c'est un père de famille pressé qui repart les bras chargés de paquets.
Non pas que ce soit l'affluence de décembre mais la fréquentation du rayon jouets était bien inhabituelle à deux mois de Noël. D'ailleurs, les employés s'affairent à remettre du stock sur les étagères. Certes, dans 24 heures, tout sera bâché "mais nous ne voulons pas perdre de temps et comme cela, tout sera prêt lorsque nous aurons de nouveau l'autorisation de vendre", explique l'un d'eux.
LE (TRÈS TRÈS CONFIDENTIEL) RETAIL. Ça fait un peu soirée électorale mais à 13h, les ventes nationales de jouets sont à environ x 4 dans les enseignes d'hypers (vs N-1). Et avec un panier moyen près de 2 fois supérieur. Comme quoi le client est réactif hein... pic.twitter.com/hQsJQexOc8
— Olivier Dauvers (@Dauvers70) November 2, 2020
Huit grandes familles de produits interdits
Un décret paru mardi matin précise la liste des produits dits "essentiels" déjà listés dans un précédent décret et qui pourront encore être vendus par "les supermarchés, les magasins multi-commerces, les hypermarchés et les autres magasins de vente d’une surface de plus de 400 m²". À cette liste sont ajoutés les produits de toilette, d’hygiène, d’entretien et les produits de puériculture.
L’idée maîtresse, c’est que les produits déjà interdits à la vente dans les magasins de proximité ne pourront plus être vendus dans la grande distribution.
Voici la liste de ce que vous ne pourrez plus acheter dans les grandes surfaces à compter du 4 novembre, sachant que depuis samedi déjà, il n’est plus possible d’acheter ni livre, ni CD ni DVD.
Les produits dits de « 1ère nécessité » seront eux toujours disponibles à la vente :
Le casse-tête de la mise en oeuvre
Dans la pratique, la mise en place pour la grande distribution est plus compliquée qu’il n’y parait, d’où le délai supplémentaire de 24 heures accordé par Bercy jusqu’à mercredi.
Le représentant d’une grande enseigne explique que "les rayons sont parfois imbriqués les uns dans les autres. Le dentifrice pourra être vendu mais pas le mascara qui se trouve à côté."
Se pose également la question de la sécurité : "comment interdire l’accès à certaines parties du magasin sans gêner les flux de clients et bloquer les sorties de secours ?"
Et surtout, que deviennent les salariés des rayons condamnés ? Selon la Fédération de la Grande distribution, entre 20 et 25% des salariés de la grande distribution seraient concernés par cette mesure. Dans la grande surface, où nous nous sommes rendus ce mardi matin, des employés habituellement en poste aux jouets seront re-déployés vers l'épicerie à partir du 3 novembre, indique un responsable de rayon. Ce ne sera pas forcément le cas de tous notamment des intérimaires employés habituellement à l'approche de Noël.