Leur dossier de "Gilet Jaune" était vide, ils avaient été interpellés de façon préventive le 8 décembre dernier aux abords de Paris, pour "groupement en vue de la préparation de violences ou de dégradations". Ce 18 février, un Breton et un Nordiste, âgés de 29 et 21 ans ont été relaxés.
"Je suis super satisfait" déclare Arthur, le Breton. Avec son copain Théo (prénom d'emprunt), originaire de Lille, ils ont finalement tous les deux été relaxés ce 18 février, des motifs de "groupement en vue de la préparation de violences ou de dégradations" et "transport sans motif d’arme de catégorie D". Ils seront en outre indemnisés de 500 € chacun, "ce qui est relativement rare", précise Arthur, pour qui "c'est un peu comme une réparation". Le procès verbal pour refus de signalétique d'Arthur, qui n'avait pas voulu se soumettre à un relevé d'empreintes, a lui aussi été annulé.
Interpellés près de Paris en plein Acte IV
Le 8 décembre dernier, un samedi, en plein acte IV des Gilets Jaunes, Arthur et Théo, âgés respectivement de 29 ans et 21 ans étaient interpellés à Villeneuve-la-Garenne (Hauts-de-Seine), lors d'un contrôle routier. C'est un feu défaillant de leur voiture qui alerte les policiers. Ceux-ci en leur demandant leurs papiers repèrent une bonbonne de peinture et une biellette de direction dans le véhicule. La biellette est une pièce metallique de mécanique automobile et qui pour les forces de l'ordre s'assimile à une barre de fer. Mais dans la voiture, la police ne trouve sinon ni gilet jaune, ni accessoire habituel de manifestant.
Vingt-quatre heures en garde à vue
Les deux jeunes, au casier judiciaire vierge, partis de Rennes la veille, doivent se rendre à Lille après une étape parisienne, mais ils n'avaient pas l'intention, témoignent-ils, de se rendre à la manifestation parisienne des Gilets Jaunes. Ils vont malgré tout rester vingt-quatre heures en garde à vue. Déférés devant le parquet de Nanterre, ils sortiront du tribunal le dimanche soir, avant d'y revenir pour leur procès le 29 janvier dernier.
Refus d'empreinte, "dans mon droit" pour Arthur
"La justice a reconnu que j'étais dans mon droit" déclare encore Arthur, qui malgré un dossier complètement vide, conservait, "une petite crainte concernant son refus de signalétique, parce que c'est quand même un délit", précise t-il en ajoutant "mais c'est totalement abérrant de demander une empreinte pour un fichier dont on ne sait pas ce qu'il va devenir". C'est son avocat Me Raphaël Kempf, qui l'a appelé ce lundi pour lui annoncer la bonne nouvelle de ce déliberé.