Jeunes autistes : un confinement particulièrement difficile à vivre

Pour les personnes autistes et leurs proches, le confinement peut devenir une véritable épreuve. Les interventions de tiers dans le cadre de thérapies interactives sont à l'arrêt. Les IME (Instituts Médicaux Educatifs) ayant pour certains fermé, le retour à la maison est parfois problématique.

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Laouenan est un adolescent brestois de 15 ans, enjoué et même bavard. Bien qu'il soit atteint d'une forme d'autisme Asperger, il est scolarisé en collège à temps partiel. Sa famille a fait appel à des bénévoles dans le cadre de la méthode 3i, l'Immersion Intensive Individuelle.

Plusieurs personnes interviennent ainsi au domicile chaque semaine, pour jouer avec lui, et créer de l'interaction, en confiance, tout en soulageant ses proches. "Depuis le début du confinement, tout cela est interrompu" explique sa maman Riwanon, nous devons assurer ces séances entièrement nous-même. Cela casse le rituel mis en place mais nous avons réussi à lui expliquer".

Grâce à l'implication de ses deux frères, Laouenan n'est pas trop perturbé et parvient même à rendre des devoirs comme ses camarades de classe, par internet, avec parfois un petit décalage.

   

Un changement source d'angoisses


Anne-Sophie Gallouedec est la psychologue qui suit Laouenan. Elle coordonne pour le Nord-Finistère les enfants qui suivent la méthode 3i. D'ordinaire elle passe une demi-journée par semaine avec le jeune Brestois et sa maman. Des séances qu'elle a remplacées par des échanges de vidéos, pour respecter le confinement. Laouenan adore les devinettes et les énigmes, elle lui en envoie donc plusieurs fois par semaine et attend son retour.
 

Certains enfants souffrent encore plus que Laouenan de la suspension des séances à domicile, car ce sont parfois deux interventions de deux heures par jour qui rythment leur quotidien. Sans ces repères temporels et affectifs qui les rassurent, les enfants autistes peuvent être très angoissés. Ce changement peut générer des troubles du comportement voire des crises, très difficiles à gérer par les parents parfois isolés. - Anne-Sophie Gallouedec, psychologue
 

Maintenir des rituels rassurants


Comme d'autres établissements, les Instituts Médicaux Educatifs (IME) qui accueillent des enfants handicapés ont pour la plupart été fermés, totalement ou partiellement, du fait du confinement. Certains enfants autistes sont donc revenus à plein temps au domicile de leurs parents. Pour les cas d'autisme sévère, cela peut très vite devenir compliqué, car ces jeunes demandent une vigilance de tous les instants.
 

Plougastel-Daoulas, Claudie Calvarin, maman de Maxime, un jeune homme de 25 ans, nous explique que pour son fils le rituel consiste à aller en voiture jusqu'à la mer... "Il veut absolument monter dans la voiture, c'est dur de l'en empêcher." 

Alors pour elle, l'annonce de dérogations faite aujourd'hui jeudi par le Président de la République à l'occasion de la journée de l'autisme, est un soulagement. Mais elle attend d'en connaître les détails, pour ne pas être verbalisée. Elle espère aussi "ne pas être dénoncée par des personnes jalouses".
 
En attendant, elle occupe Maxime en maintenant un autre rituel, mis en place à l'IME des Genêts d'Or de Plabennec : le tri sélectif. "Je lui mets une bouteille ou deux dans un sac et nous allons chaque jour jusqu'au conteneur. Cela le calme."

L'IME nous appelle plusieurs fois par semaine pour vérifier que tout se passe bien. Et puis mon mari est à la maison en télétravail, donc je ne suis pas seule si la pression monte... Le soir, Maxime est parfois très nerveux, heureusement nous avons la chance d'avoir un jardin! - Claudie Calvarin

 

Le confinement privilégié par les familles


Les établissements des Genêts d'Or, comme l'IME de Plabennec et celui du Vélery à Plourin-les-Morlaix  accueillent toujours quelques enfants dont les situations familiales sont particulièrement complexes. Ces structures d'accueil restent à la disposition des familles qui n'arriveraient pas à gérer la situation de confinement.

Cependant, nous explique Mélanie Delacre, directrice de l'IME du Vélery, "les familles préfèrent garder leur enfant en confinement, et cela malgré les difficultés, pour éviter de les renvoyer en collectivité où elles craignent la propagation du virus. La balance bénéfice/risque penche pour le moment encore vers un confinement à la maison".

Et pour les familles qui auraient trop de problèmes pour concilier l'encadrement de leur enfant et le reste, l'ADMR (aide à domicile en milieu rural), toujours en activité, peut elle aussi apporter son soutien. 

 
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