La chambre régionale des comptes (CRC) de Bretagne relève dans un rapport publié mardi la "rentabilité financière excessive" réalisée par la société gestionnaire des transports en commun Keolis Rennes dans le cadre de sa délégation de service public.
"Avec un résultat de 1,9 million d'euros en 2018 pour un capital social engagé de 6,2 millions d'euros, la rentabilité des capitaux investis par Keolis est de 30% et même supérieure à 50% en intégrant le transfert d'une partie du CICE (crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi) à son actionnaire unique", souligne la chambre dans ce rapport d'observations définitives."Ce niveau, qui tient à la construction même du contrat, est très supérieur à la rentabilité financière moyenne des entreprises du secteur qui est de 8% selon l'INSEE", ajoutent les auteurs.
Selon la chambre, "ce résultat est conforme à la marge négociée contractuellement avec Rennes Métropole" dans le cadre de la délégation de service public (DSP) 2018-2024 "dans des conditions favorables où Keolis Rennes était seule candidate pour l'exploitation du réseau rennais".
Ce "nouveau contrat de DSP (...) attribue aux capitaux engagés par Keolis une rentabilité excessive", insiste la chambre. Dans un courrier adressé à la CRC, le directeur général de Keolis, Laurent Senigout, estime que cette rentabilité devait être appréciée "dans la durée", la rentabilité prévue au contrat étant "aléatoire et loin d'être acquise", comme l'a montré le précédent contrat, bénéficiaire en 2013 mais pas les quatre années suivantes. "La rentabilité du contrat ne peut être mesurée au travers du ratio bénéfice/capitaux propres engagés", estime en outre le dirigeant.
Keolis Rennes, filiale à 100% de Keolis, exploite depuis 1999 le réseau de transports en commun de la capitale
bretonne pour le compte de Rennes métropole. Filiale de la SNCF, Keolis gérait en 2013 28,5% des réseaux en France mais réalisait 46,8% des voyages, selon la CRC.