L'exemple Corse donne des ailes à la Bretagne : le conseil régional réclame l'autonomie législative et fiscale de la région

L'autonomie promise à la Corse suscite des espoirs dans notre région. Ainsi un vœu totalement inédit a été voté ce vendredi par le conseil régional de Bretagne. L'instance régionale demande à l'État l'ouverture de "discussions" en vue d'une autonomie législative, réglementaire et fiscale.

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"Nous sommes conscients du caractère quelque peu sulfureux de la notion d'autonomie dans la grammaire politique française", a reconnu Aziliz Gouez, en présentant le texte pour le groupe autonomiste "Breizh a-gleiz". "La Bretagne est prête, mature pour s'engager sur ce chemin de l'autonomie législative, réglementaire et fiscale", a-t-elle cependant estimé.

Tous les groupes politiques se sont prononcés en faveur de cette autonomie, hormis le Rassemblement national.

Des législations spécifiques déjà en Alsace

Le député et conseiller régional LR Marc Le Fur a notamment souligné qu'il existait déjà en Alsace "un autre droit du travail plus protecteur des travailleurs, une autre sécurité sociale plus protectrice". "Il y a des législations spécifiques en France (...) Ceci nous ouvre des perspectives", a-t-il souligné. "Si nous allons dans ce sens, nous rendrions finalement un grand service à l'État lui-même" qui est "aussi omnipotent qu'impotent", a ajouté le conseiller régional, évoquant la "défaillance d'un État qui s'est dispersé".

"Ce texte donne de la force à la Bretagne", selon Loïg Chesnais-Girard

Le vice-président du conseil régional Michaël Quernez a dit "oui à ce supplément d'âme qu'est l'autonomie" pour le groupe majoritaire (Alliance progressiste des socialistes et démocrates). "Ce texte donne de la force à la Bretagne", a abondé le président PS de la région Loïg Chesnais-Girard, en estimant qu'il fallait "trouver une réponse à cette fatigue démocratique qui est là""La chance que l'on offre à l'État, c'est de prendre nos responsabilités et d'être comptables devant nos concitoyens", a-t-il assuré.

"Entamer des discussions pour la définition d'un possible modèle d'autonomie pour la Bretagne" 

Dans ce voeu, la Bretagne demande aux prochains gouvernement et parlement "d'entamer des discussions pour la définition d'un possible modèle d'autonomie pour la Bretagne, incluant une part de pouvoir législatif et réglementaire" mais aussi "une redéfinition des relations budgétaires entre la Région et l'État, dans le but de garantir à la région un panier de ressources fiscales significatif avec pouvoir de taux et de définition de l'assiette".
Les régions "ont une capacité budgétaire très limitée" et "ne disposent d'aucun pouvoir réglementaire dans leurs propres domaines de compétence", constate le texte. "Elles se trouvent trop souvent réduites à demander à l'État d'agir pour régler des problèmes qui pourraient relever de leur responsabilité", ajoute le voeu, estimant que cette situation provoquait "des retards, des crispations, des incompréhensions".

Consultation pour la réunification de la Bretagne

Le texte réclame aussi une consultation sur la réunification de la Bretagne à cinq départements (incluant la Loire-Atlantique).

Le vote de ce voeu intervient alors que le gouvernement s'est engagé à ouvrir en Corse un processus de discussions sur un éventuel statut d'autonomie pour l'île.

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