En déplacement deux jours en Corse, le chef de l'Etat s'est montré ferme face aux revendications nationalistes. Mais il a ouvert des pistes sur le droit à la différenciation des régions et sur leur autonomie fiscale. Le président de la région Bretagne prend acte et saisit la balle au bond.
La Corse. C'est toujours pour un chef de l'État une visite à haut risque notamment sur le plan politique. Le premier déplacement d'Emmanuel Macron sur l'île s'inscrivait en plus dans un contexte particulier : l'hommage au préfet Claude Erignac assassiné il y a 20 ans.
Les autonomistes et les nationalistes corses ont été plutôt déçus par le discours présidentiel. La "co-officialité "de la langue corse a été rejeté. Une fin de non-recevoir qui n'a pas manqué de faire réagir certains régionalistes bretons.
#France #Corse #Macron Une France aveugle et sourde au monde: "Le bilinguisme ce n'est pas la co-officialité" (Macron le 07.02 à Bastia). Ah non? Jamais mis les pieds en Suisse, en Belgique, au Pays de Galles, au Canada?...
— Guyonvarc'h Kristian (@GuyonvarchC) February 8, 2018
La Bretagne, candidate à plus d'autonomie
En revanche, à Bastia, le chef de l'Etat a ouvert d'autres portes. Il souhaite inscrire dans la Constitution un " droit à la différenciation" qui serait ouvert à la collectivité corse mais aussi à toutes les autres. Par ailleurs, il n'a pas dit non à une refonte de la fiscalité locale . Réaction immédiate du président de la région Bretagne qui a publié un communiqué. Manière de mettre un pied dans la porte et de prendre acte.
Loig Chesnais-Girard rappelle ainsi que la Bretagne est candidate à tout ce qui pourrait renforcer son autonomie et au droit à l'expérimentation reconnu par une loi de 2003. Et cela pourrait commencer par la question des finances locales. Rappelons que depuis plusieurs années , les régions ont peu à peu perdu leur pouvoir d'agir sur les grands impôts directs locaux : la taxe d'habitation, les taxes foncières et la taxe professionnelle. Ne leur reste qu'un pouvoir d'intervention sur la carte grise et la TICPE ( taxe intérieure sur la consommation des produits énergétiques ).