Alors que l'enquête judiciaire se poursuit à Truro, en Cornouaille anglaise, sur le naufrage du Bugaled Breizh, la juge a confirmé, cette semaine, que l'instruction sera bien menée jusqu'au bout. Elle a réclamé de nouveaux éléments et témoignages.
« Petit à petit, on progresse ». C’est en tout cas le sentiment de Thierry Lemetayer, le fils du mécanicien disparu lors du naufrage du Bugaled en janvier 2004.Le Commandant du Turbulent à la barre
De retour d’Angleterre, il a assisté à la deuxième étape destinée à cadrer l’Inquest, l'enquête judiciaire anglaise. La Coroner (équivalent de la juge anglaise) a tout d’abord validé la demande formulée par Thierry le Métayer et ses avocats : convoquer à la barre Andrew Coles, l’ancien commandant du sous marin Turbulent. L’implication de ce bâtiment militaire dans le naufrage du Bugaled Breizh ne fait aucun doute pour Thierry Lemétayer. Mais jusqu’à présent, Andrew Coles n’a jamais pu être entendu par la justice française. Philippa Seal, l’avocate britannique, qui suit le dossier au coté de Thierry Lemétayer, est formelle : « En Angleterre, on ne peut pas se soustraire à une invitation lors d’une Inquest ».Une carte avec la position des sous-marins avant le naufrage
Toujours lors de cette audience, la Coroner a rappelé aux représentants de la défense britannique présents dans la salle, la nécessité de fournir tous les documents qui seraient susceptibles d’être réclamés. Elle a ensuite questionné Thierry Lemétayer et Michel Douce, l’armateur du Bugaled : « Avez-vous disposé au cours de l’enquête française de tous les éléments souhaités ? ». Thierry Lemétayer a aussitôt répliqué : « Non, on ne nous a jamais transmis les positions des sous marins en Manche juste avant le drame. On nous a toujours donné les positions une demi-heure après». Le document sera donc réclamé.L’instruction maintenue
La juge anglaise a par ailleurs confirmé le maintien de l’instruction, et cela malgré le pourvoi en cassation toujours d’actualité en France. Pour rappel, une lettre avait été envoyée l’été dernier par l’ambassadeur de France à Londres, quelques jours avant le début de la première audience en Angleterre, rappelant qu’une procédure était toujours en cours en France et que la juge ne pouvait statuer en l’état. Dominique Tricaut, l’avocat de Thierry Lemétayer, avait interprété ce courrier comme une nouvelle action visant à contrer le dévoilement de la vérité.Par ailleurs, la constitution d’un jury populaire a été actée. La semaine d’instruction, initialement prévue en mars, a été repoussée au mois de juillet 2016.