Un printemps tardif et des intempéries qui retardent la mise aux champs des vaches, associés à une demande mondiale de beurre toujours au beau fixe : les prix du lait pourraient augmenter à nouveau.
C’est une situation qui rappelle celle du printemps dernier. Cette année encore, la production de lait ne permet pas de répondre à la demande mondiale de beurre. Pour Dominique Chargé, président du conseil spécialisé lait de l’organisme public FranceAgriMer, le prix de la matière grasse va augmenter.
Un ralentissement mondial de la production de lait
Ces derniers mois, la production de lait au niveau mondial est plutôt en baisse. En Nouvelle-Zélande, premier exportateur mondial, la sécheresse a provoqué une baisse de 1,8% de la production nationale sur les quatre premiers mois de l’année.Dans nos régions, les sols encore détrempés ont retardé la mise au pré des troupeaux, reportant l’augmentation saisonnière de la production. En Ille-et-Vilaine ou dans les Côtes-d’Armor, la mise en herbe a été différée "de trois à quatre semaines par rapport à la normale", selon les estimations du Centre national interprofessionnel de l’économie laitière (Cniel). Or la région Grand Ouest (Bretagne et Pays de la Loire) produit plus de 30% du lait français.
Un ralentissement de la production, qui devrait "conforter dans les mois à venir la tendance à la hausse du prix du beurre observée depuis le mois de janvier" pour le Cniel.
Quelles incidences pour les éleveurs?
Pas certain pour autant que la hausse des prix d’achat du beurre se répercute très fortement sur celui du lait. Les stocks de lait en poudre sont toujours très importants, ce qui limite l’augmentation du prix d’achat de cette matière première. Le Cniel note un "léger redressement" du prix depuis quelques semaines.Une hausse des prix serait pourtant la bienvenue pour les producteurs laitiers. Rémi Desblés possède 35 vaches laitières à Liffré (Ille-et-Vilaine). Il ne ressent pas pour le moment cette conjoncture favorable. L’agriculteur est actuellement payé 305€ les 1 000 litres de lait. Pour atteindre un équilibre financier, les éleveurs considèrent qu’il leur faut au minimum 330€."Cette année, la trésorerie se dégrade. Pour moi, la situation ne s’améliore pas", explique un éleveur