Ce samedi 24 avril a lieu la 23è édition de la fête de la librairie, qui met à l’honneur les librairies indépendantes. Elle se conjugue cette année avec les 40 ans de la loi Lang imposant un prix unique du livre, qui a permis de sauver ce secteur. Rencontres à Lannion et Rennes.
A Lannion, dans les Côtes d’Armor, la librairie Gwalarn, nichée en haut de la rue des Chapeliers, est une institution depuis 40 ans. Un lieu où l’on respire l’amour du livre dès la porte franchie. Gwalarn participe à la fête de la librairie, à l’instar de dix-sept autres consœurs en Bretagne.
"On participe par principe mais on ne peut organiser aucun événement à cause du Covid", remarque Laurent Dinsenmeyer, l’un des gérants. En temps normal, cette fête de la librairie est l’occasion de rencontres ou de dédicaces.
Aujourd’hui, c’est un samedi comme les autres
La loi Lang a permis aux librairies indépendantes de survivre
Ce repaire des amoureux du livre a vu le jour en 1981. "Comme la loi Lang imposant un prix unique de livre", s’amuse Laurent Dinsenmeyer. C’est cette loi qui a sauvé les libraires indépendants en interdisant à la grande distribution et plus tard aux plateformes de vente en ligne de casser les prix.
Une loi saluée également par Ayla Saura, co-gérante à Rennes, de la petite librairie indépendante ‘La nuit des temps’.
Heureusement que la loi Lang existe sinon on aurait disparu depuis longtemps comme les disquaires, happés par la concurrence des grandes surfaces et d’internet.
L'aventure de deux jeunes passionnées
Sur le comptoir de 'La nuit des temps', à l’angle du quai Emile Zola et de la rue du capitaine Alfred Dreyfus, trône l’œuvre de Barjavel, qui lui a donné son nom.
A l’origine de cette librairie indépendante créée en 2017 : deux jeunes femmes, Ayla Saura et Solveig Touzé. Elles avaient 27 et 28 ans quand elles ont décidé se lancer.
Ayla Saura se souvient : "J’avais travaillé six ans comme salariée dans des librairies partout en France. Mais je souhaitais trouver du travail dans l’Ouest, c’était compliqué car il y a peu de postes qui se libèrent dans les librairies."
Un commerce au sein de son quartier
Aujourd’hui, leurs sourires attestent du plaisir qu’elles prennent à conseiller leurs clients. Leur petite boutique a trouvé sa voie. Elles ont même embauché un salarié et un apprenti.
"On ne sent pas la concurrence des grosses structures, notre librairie a sa propre identité autour des sciences humaines, du féminisme, de la cause LGBTQ, de l’antiracisme ou de l’écologie, sourit Ayla Saura. On est aussi une librairie généraliste de quartier. Et c’est justement le soutien au commerce de proximité qui fait venir la clientèle."
On a vu une très forte progression des ventes après le premier confinement puisque la lecture reste un des rares loisirs possibles durant cette épidémie.
Reste à savoir si cet engouement perdurera quand d'autres loisirs culturels seront à nouveau disponibles. Réponse quand les cinémas et les théâtres rouvriront leurs portes.